conseil d’en haut [1]. Elle m’a parlé de vous, et dit aussi que vous ne voulez pas que je sois aux Rochers : croyez qu’hormis l’hiver[2], rien ne m’est si agréable, ni si bon pour ma santé : c’est ici un dérangement, un bruit, un tracas qui m’importune. Je suis bien aise de les venir voir[3] pour quelques jours ; : j’y viendrai toujours avec joie mais il faut que l’espérance de retourner dans mon repos me soutienne. Ce n’est pas ce bruit-ci qui me plaît : c’est un bruit qui est à moi, comme celui de l’hôtel de Carnavalet, ou celui de Grignan[4] ; si je suis jamais assez heureuse pour l’entendre, j’avoue que je m’en accommoderai parfaitement[5]. Cette duchesse vous dit mille douceurs ; M. de Chaulnes m’a conté mille bonnes ou mauvaises plaisanteries :telles qu’elles sont, je vous conjure d’y répondre ; vous m’aimez trop pour ne me pas aider à payer des gens qui ont tant d’amitié pour moi. M. de Chaulnes aime bien aussi ce qu’il vous a mandé : c'est un voyage à Rome? c'est aller à Grignan, c'est le roi d'Espagne[6] …J'avais si chaud que je n'entendais pas à demi. Il ne séparera pas encore sitôt cette noblesse : il a reçu des ordres de la laisser encore sur pied, sans aucun besoin : je la vis hier en escadron ; elle a assez bonne
- ↑ 20. Pommereuil était conseiller d’État, et il avait été auparavant président au grand conseil. Dans l’édition de 1754 :« Appelle cela. »
- ↑ 21. « croyez cependant que hors l'hiver, etc » (Édition de 1754.)
- ↑ 22. « De venir voir ces Chaulnes. » (Ibidem.)
- ↑ 23. « Ou celui du château de Grignan. »(Ibidem.)
- ↑ 24. « J’avoue, pour celui-là, que je le souhaite passionnément. » (Ibidem.) Les phrases suivantes manquent dans l’impression de 1737, qui reprend : « M. de Chaulnes ne séparera point sitôt cette noblesse, etc. »
- ↑ 25…. Nous verrons se réaliser ces désirs du duc de Chaulnes : il sera nommé ambassadeur à Rome, passera à Grignan, fera enrager le roi d’Espagne en la personne de son ambassadeur. Voyez les lettres du 17 août, du 14 septembre et du 19 octobre 1689.