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très-bon. Je vous remercie mille fois de tout ce que votre bonté vous oblige de lui dire pour l’amour de moi. Vous voyez bien, ma très-chère, que ce que je dis de mon moi est aussi ennuyeux que le récit que vous me faites du vôtre est divertissant depuis quelque temps. Mon fils est à Rennes d’hier avec sa noblesse[1]mais quand il seroit ici, il ne voit jamais que les endroits de vos lettres que je lui montre : cela est sur ce pied-là ; ainsi contez-moi un peu vos dépenses et vos pertes d’Avignon ; dites-moi si Mlle de Grignan est pour quelque sorte de temps à Gif[2], et si le Coadjuteur aura l’honneur de la requête civile. Je l’avertis que Mme de la Faluère[3]. est à Paris ; c’est à lui à la gouverner, et à l’empêcher de servir sa sotte amie[4]. Tous vos intérêts me sont si chers, et j’en suis tellement occupée, que je ne pense à tout le reste que superficiellement; mais je n’en suis pas moins parfaitement soumise aux ordres de la Providence, sans laquelle je ne compte jamais sur rien. Adieu, ma chère fille, la plus digne d’être aimée qui fut jamais. J’embrasse M. de Grignan, Monsieur le chevalier et Pauline. Ma belle-fille vous fait ses compliments : elle a bien du soin de moi, sans contrainte, et toujours [5]. Voilà un billet de Mme de la Fayette ; vous verrez ce que dit Boufflers[6] de notre enfant ! je suis assurée que Barbantane ne lui jettera jamais un cornet à la tête, en jouant au trictrac,

  1. 22. Voyez la lettre du 19 juin précédent, p. 85.
  2. 23. Voyez la lettre du Ier octobre 1684, tome VII, p. 292, note 2.
  3. 24. Il y avait en Bretagne un premier président de ce nom, dont il sera question plusieurs fois, entre autres dans les lettres des 25 et 30 juillet (p. 136, 141 et 142), et dans celle du 31 août; il s’agit sans doute ici de sa femme ; voyez la lettre du 30 juillet suivant, p. 142.
  4. 25. Mme de Bury, sœur d’Aiguebonne.
  5. sainte liberté26. Allusion à un passage de Babelais. Voyez la lettre du 8 octobre 16S8, tome VIII, p. 200 et la note 13.
  6. 27. Voyez ci-dessus, la lettre du 5 juin, p. 67 et la note 4-