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• cousin, qui m’ont donné quelque consolation, car je suis accablée de tristesse j’ai vu mourir depuis dix jours mon cher oncle1 vous savez ce qu’il étoit pour sa chère nièce. Il n’y a point de bien qu’il ne m’ait fait, soit en me donnant son bien tout entier soit en conservant et en rétablissant celui de mes enfants. Il m’a tirée de l’abîme où j’étois à la mort de-M. de Sévigné il a gagné Lettbe io3S. i. L’abbé de Coulanges était mort le 29 août: voyez la Notice, tome I, p. 271. Il fut inhumé comme son père et sa mère, et d’autres membres de sa famille, dans la chapelle de la Visitation de la rue Saint-Antoine. C’est l’inscription même de son cercueil, trouvé en i834 dans les caveaux de cette chapelle, qui nous donne pour sa mort la date du 29 août. Au reste, cette date est d’accord avec la présente lettre de Mme de Sévigné. Quand elle dit: c J’ai vji mourir depuis dix jours mon cher oncle, » elle compte les sept jours de sa maladie (voyez la dernière phrase du premier paragraphe), et les trois jours qui se sont écoulés du 29 août au 2 septembre, jour où elle écrit.

2. Nous avons eu sous les yeux une expédition du testament de l’abbé de Coulanges, daté du 18 janvier 1686. Le bien Bon, après avoir imploré le pardon de Dieu, pour « l’abus qu’il a fait de ses grâces, et pour c avoir déshonoré, dit-il, et profané la sainteté de son état, par une vie trop détournée des emplois auxquels elle devoit être uniquement consacrée, a commence par énumérer divers legs particuliers, puis nomme Mme de Sévigné sa légataire universelle «Comme il ne me reste présentement, de tous mes propres et biens de patrimoine, que des simples usufruits, dont les fonds ont été employés aux rachats forcés de plusieurs emprunts faits conjointement avec Mme de Sévigné, qui n’a pas été en état de me les remplacer pour avoir souffert les mêmes pertes sur les biens qui m’étoient affectés, je nie suis obligé par honneur et conscience, et par reconnoissance de tous les soins et bontés qu’elle a pour ma personne, dont j’ai plus besoin que jamais dans le grand âge où je suis, accompagné de beaucoup d’infirmités, de la déclarer, comme je fais par ce présent testament, ma légataire universelle, sous le nom de dame Marie deRabutiu Chantai, veuve de feu M. Henry, marquis de Sévigné, de tout ce qui me peut •ester de biens, consistant en meubles, acquêts, dettes actives, or ou trgent monnoyé, en acquittant premièrement tout ce que je puis levoir, et après les legs ci-devant énoncés, en cas qu’il s’y trouve bnds suffisant pour les acquitter tout ce que je laisse à sa prudence