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ment et de reconnoissance ; c’étoit un tourbillon. Monsieur de Meaux me parla fort de vous et vous fit mille amitiés. [1] Je dis à Monsieur le Prince, en courant « Ah ! que je plains ceux qui ne sont pas ici ! Il m’entendit, et tout cela étoit si pressé, qu’il n’y avoit pas moyen de placer une pensée ; hélas! j’en mourois d’envie[2]Racine va retravailler à une autre tragédie [3]: le Roi y a pris goût, on ne verra autre chose ; mais l’histoire d’Esther est unique ; ni Judith . [4]

Mme de Chaulnes [5]. est à Versailles peut-être aidera-t-elle à sa belle-sœur[6] à recevoir la reine à Poissy.

  1. 25. Ces derniers mots : « et vous fit mille amitiés, » manquent dans l’édition de 1737. « Monsieur de Meaux me demanda de vos nouvelles. » (Édition de 1754.)
  2. .26. Ce membre de phrase « hélas! etc., » manque dans le texte de 1754 ; dans celui de 1737 on lit « vous croyez bien cependant que j’en mourois d’envie, »
  3. 27.Racine va travailler (Edition de 1754)
  4. 28. Ce sujet (de Judith) ayant été indiqué à Boyer par l’abbé Testu, la pièce fut composée, et représentée d’abord à Saint-Cyr. Un succès plus extraordinaire l’attendait à Paris, où elle fut jouée par les meilleurs acteurs, le 4 mars 1695. L’affluence fut si grande pendant tout le carême, que les hommes se virent contraints de céder aux dames les places qu’ils occupaient alors sur le théâtre, et de se réfugier dans les coulisses. Boyer fit imprimer sa tragédie pendant la quinzaine de Pâques mais cette pièce, dépouillée du prestige du spectacle, parut si ridicule aux lecteurs, que les sifflets l’accueillirent à la rentrée, et ne lui permirent pas de se relever de sa chute. Voyez l’Histoire du théatre françois, tome XIII, p. 408 et suivantes. On connaît l’épigramme de Racine à laquelle Judith, donna lieu. (Note de l'édition de 1818.) Voyez le Journal de Dangeau, tome V, p. 168, et le Dictionnaire des théâtres, par de Léris. Dans l’édition de 1754 « Ni Judith, ni Ruth, ni quelque sujet que ce puisse être ne sauroit si bien réussir. »
  5. 29. cet alinéa n’est pas dans notre manuscrit
  6. 30. Charlotte d’Albert d’Ailli, sœur du duc de Chaulnes, prieure des dominicaines de Poissy en 1669. Dans l’édition de 1754 « Peut-être ira-t-elle aider, etc. »