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1687 de quatre cents francs sur M. Charpantier ; à votre retour, nous compterons.

Il faudra que vous voyiez aussi ce que nous devons à Angebaut[1] et tirer le meilleur marché que vous pourrez de ce procès-verbal. Faites tout cela en conscience comme si c’était pour vous et vous lui donnerez quelque somme à valoir, mais non pas tout, car j’en ai bien affaire ailleurs.

Je consens de tout mon cœur que vous fassiez faire les réparations nécessaires des moulins, des métairies, des douves[2], des prés. Eh, bon Dieu ! avez-vous cru que je ne voulusse pas remettre ma terre en bon état et pour être bien affermée ? C’est mon intérêt : faites donc toutes ces choses, et en faites les marchés en homme de bien et en bon père de famille. Vous ferez voir votre bonne conduite à M. de Trévaly, qui prendra soin de toutes mes affaires quand il sera dans le pays, c’est-à-dire que vous lui en parlerez, et lui obéirez comme à moi. Si en attendant vous rencontrez M. l’abbé de Bruc[3], vous lui conterez un peu l’état de nos affaires et tout ce que vous faites pour les rétablir : il est de mes bons amis et a très-bon esprit, et beaucoup de connoissance de toutes choses. Songez donc à ces réparations ; faites-en tous les marchés.

Ne vous attendez point à mon fils : je ne crois pas qu’il aille à Nantes qu’après les états[4]. Vous avez plus de connoissance que lui de toutes ces choses. Si nous éta-

  1. Lettre 1019 (revue sur l’autographe). — 1. Une lettre de Charles de Sévigné du 7 juillet 1690 nous apprend qu’Angebaut était, à cette date, procureur au siège présidial de Nantes.
  2. 2. Un des sens du mot douve est celui de « fossé servant de limite aux champs et d’écoulement aux eaux. » Voyez le Dictionnaire de M. Littré.
  3. 3. Mme de Sévigné a déjà parlé de cet abbé au tome VI, p. 413.
  4. 4. Qui ne se tinrent qu’au mois de novembre, à Saint-Brieuc. Voyez la Gazette du 22 novembre 1687.