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voir ce bienheureux cordon[1] Mettez-le vitement sans cérémonie ; quand vous serez reçu chevalier, vous ferez comme les autres. Je vous embrasse, ma chère enfant, de tout mon cœur, vous n’en doutez pas.

1134 • DE MADAME DE SÉVIGNÉ A MONSIEUR ET A MADAME DE GRIGNAN:

A Paris, ce lundi 7è février.

BONJOUR, Monsieur le cordon bleu : êtes-vous bien paré? Avez-vous bonne mine ? Il me semble qu’il vous sied fort bien [2]. Je vous fais mon compliment, et vous embrasse avec cette nouvelle parure.

J’allai[3] donc, ma chère enfant, après avoir fermé ma lettre, comme je vous le mandois, chez mon ami Orceau, à la poste ; il regarda ce cordon et cette croix ; nous les remîmes dans la petite boîte, dont nous fîmes un paquet ; j’écrivis le dessus ; il y mit un mot de sa main, qui est le sauf-conduit. Ainsi finit l’histoire du cordon bleu qui m’a tant tourmentée.

Je fus de là chez M. de Pompone : il revenoit de Saint-Cyr. Mme de Vins vous aura mandé comme Mme de Maintenon le nomma[4], et comme il eut ordre

  1. 18. Allusion au conte dont elle faisait le récit à Bussy dans la lettre du 9 octobre 1675, tome IV, p. 169 et 170.
  2. LETTRE 1134. I. « Bonjour, Monsieur le Comte : êtes-vous bien paré ? Avez-vous bonne mine ? Il me semble que le cordon bleu vous sied fort bien. (Édition de 1754.)
  3. 2. Cet alinéa n’est pas dans l’impression de 1754, qui commence ainsi le suivant : « J’allai vendredi chez M. de Pompone, après avoir fermé ma lettre :l revenoit de Saint-Cyr. »
  4. 3. Voyez la lettre précédente, p. 454