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lagement. Vous avez do eu peur de ces pauvres petites diablesses de chouettes noires [1]; je m’en doutai, et j’en ris en moi-même : vous trouvez qu’elles ont l'air triste ; mais au moins elles ne sont point rechignées [2], par la Fontaine, livre V, fable xvm. Nous avons déjà vu les mêmes mots cités au tome II, p. 224. -Les mots au moins ne sont pas dans le texte de 1754. elles n’ont point une voix de Mégère; et quand vous verrez ce qu’elles savent faire, vous trouverez qu’au lieu d’être de mauvais augure, elles font la beauté au moins de la coiffure.

La reine d’Angleterre a toute la mine, si Dieu le vouloit, d’aimer mieux régner dans le beau royaume d’Angleterre, où la cour est grande et belle, que d’être à Saint-Germain, quoique accablée des bontés héroïques du Roi. Pour le roi d’Angleterre, il y paroit content, et c’est pour cela qu’il est là. J’embrasse ma très-aimable Comtesse, et ce Comte, à cause de la bonne fête[3], et cette bonne fête fait que je vous quitte : il faut aller à vêpres et au sermon. Je lis avec plaisir les Règles chrétiennes de M. le Tourneux [4] ; je n’avois fait que les envisager sur la table de Mme de Coulanges ; elles sont à présent sur la mienne

  1. 5. C’étoit une mode de ce temps-là. (Note de Perrin.) Dans l’édition de 1754 vous avez donc eu quelque peur des pauvres petites chouettes noires. »
  2. 6. Voyez la fable de l'Aigle et du Hibou
  3. 7. La fête de la Chandeleur.
  4. 8. Principes et règles de la vie chrétienne, imprimés en 1688 pour la première fois. (Note de Perrin.) Voyez plus haut, p. 257, note 12.