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1687 qu’à vous écrire. Il est parti aujourd’hui d’Autun ; s’il avoit encore attendu un jour, j’aime tant à le faire bien aise que j’aurois couru lui montrer ce que vous me dites de lui ; mais je lui en enverrai la copie.

Ne vous souvenez-vous point, Madame, que quand je vous envoyai notre généalogie, vous me fîtes de grands remerciements, et en même temps quelques petits reproches d’avoir laissé Monsieur votre fils dans cette charge de guidon où il s’étoit tant ennuyé, et que je n’avois même rien dit de son mariage[1] ? Je m’en souviens, moi, et cela m’oblige de vous supplier de m’envoyer un petit mémoire du temps qu’il sortit de la charge de guidon ; s’il passa par celle d’enseigne avant que de venir à la sous-lieutenance, et quand il s’en défit ; quand il se maria, le nom et la maison de Madame sa femme, et ce que vous jugerez à propos que je dise de tout cela.

N’allez pas me dire, par un excès d’honnêteté, que vous aimez mieux vous passer de voir tous ces articles dans notre généalogie que de me donner la peine de les dresser, car cela ne me coûte rien à faire, et je le veux avoir pour moi, quand vous n’en voudriez point pour vous. Je vous enverrai ces articles écrits de ma main, et vous les ferez relier à l’endroit du livre que je vous marquerai

Mon beau-frère de Toulongeon a failli à mourir depuis huit jours. Il y avoit longtemps qu’il avoit la goutte aux genoux. Il s’avisa, il y a trois ou quatre ans, d’aller avec sa femme trouver le prieur de Cabrières[2] pour qu’il leur

    note de Saint-Simon. Ne serait-ce pas à lui que s’appliquerait cette épigramme, citée par l’éditeur de Molière, Bret, né en 1717 ?

  1. .6. Voyez tome VII, p. 423.
  2. 7. Le prieur de Cabrières (voyez tome VI, p. 361, note 2) était mort en 1685. On lit à la date du 26 novembre dans le Journal de Dangeau : « Le prieur de Cabrières, qui étoit venu à la cour pour