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[1] vaut son prix par exemple, Mme de Lavardin m’a toujours dit qu’elle ne vous en faisoit point ; j’en ai trouvé plusieurs dans cette fantaisie, qui n’ont pas envie de vous fâcher. Ainsi, ma fille, sur ma parole tout est bon, et ceux qui ne vous accablent point, plus commodes que ceux qui vous assassinent ; car vos réponses sont sans nombre, et tiennent leurs places[2] Vous me proposez d’écrire à Mme de Solre : eh, mon Dieu! à quoi m’engagez-vous ? Il faut prendre un style qui est le cothurne pour moi. Coulanges nous fit l’autre jour un fort plaisant conte ; ce fut comme un enthousiasme. II dit que le comte de Solre entra chez M. de Chauvri[3], qu’il y fit venir deux crocheteurs[4]; qu’il fit mettre à terre deux coffres ; qu'il en tira une brassée de papiers ; deux coffres qu'ils avaient peine à porter ; qu'il tira du premier qui fut ouvert une brassée de papiers (Ibidem) et lui dit, en les jetant sur la table : « Monsieur, ce sont les titres de trente-sept chevaliers de la Toison d’or de ma maison[5]e que M. de Chauvri, tout embar-



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  1. 22 Le comte de Solre comptait, sans interruption, sept de ses aïeux, y compris son père, qui avaient été chevaliers de la Toison d’or depuis i43o, époque de l’institution de cet ordre; on ne parle pas des grands-oncles, des cousins et autres parents du nom de
  2. 17. « Ainsi, croyez sur ma parole que tout est bon; ....plus commodes que les autres, car vos réponses sont sans nombre, et tiennent leur place. » (Édition de 1754.) dans fa fatigue de vos écritures.
  3. 19. Nicolas Cotignon, seigneur de Chauvri et du Breuil, vicomte de Montreuil et de Bernai, premier président de la cour des Monnaies, était généa logiste des ordres du Roi; son père l’avait été, et son fils le fut après lui. Voyez le P. Anselme.
  4. 20. « Entra chez M. de Chauvri, suivi de deux crocheteurs. » (Édition de 1754.)
  5. 22 ; Le compte de Solre comptait, sans interruption sept de ses aieux, y compris son père, qui avaient été chevaliers de la Toison d'or depuis 1430, époque de l'institution de cet ordre ; on ne parle pas des grands-oncles, des cousins et autres parents du nom d