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nouvelles de son époux[1] elle pleure, et prie Dieu sans cesse. Le Roi étoit hier fort en peine de Sa Majesté Britannique.[2]Voilà une grande scène; nous sommes attentifs à la volonté des Die

Et nous voulons apprendre

Ce qu’ils ont ordonné du beau-père et du gendre[3]

Je reprends ma lettre je viens de la chambre de Monsieur le chevalier. Jamais il ne s’est vu un jour comme celui-ci. On dit quatre choses différentes du roi d’Angleterre, et toutes quatre par de bons auteurs. Il est à Calais; il est à Boulogne ; il est arrêté en Angleterre ;

  1. 18. « De son mari. » (Édition de 1754.)
  2. 19. On fut à la cour dans la plus vive inquiétude sur le sort de Jacques II, depuis le 29 décembre jusqu’au 4 janvier suivant, que l’on sut par Labadie, l’un des valets du roi d’Angleterre, qu’il avait vu son maître embarqué. «c Le Roi étoit à la messe (le 5 janvier") n’attendant plus que des nouvelles de la mort du roi d’Angleterre, quand M. de Louvois y entra pour dire à Sa Majesté que M. d’Aumont (gouverneur de Boulogne) venoit de lui envoyer un courrier qui lui annonçoit l’arrivée du roi d’Angleterre à Ambleteuse {petit port à deux lieues de Boulogne), » {mémoires de la cour de France, tome LXV, p. 58.) Voyez aussi le Journal de Dangeau, aux 4 et 5 janvier ï68g. -La Gazette du 3i décembre rapporte qu’on« n’a eu depuis le 16 de ce mois aucunes nouvelles d’Angleterre, parce que les ports ont été fermés depuis ce temps-là, à cause des révolutions qui ont changé toute la face des affaires, s Le bruit, qui courait, que Jacques II avait été arrêté en Angleterre, était -vrai. Le 22 décembre il s’était embarqué pour fuir; mais comme il ventait grand frais, il avait fallu attendre, pour prendre plus de lest, et pendant ce temps le roi ayant été reconnu,on s’était emparé de lui et on l’avait ramené à Londres. Le matin du 28 décembre, il s’enfuit,de Wnitehall à Rochester; le 2 janvier 1689 il s’embarqua sur la Tamise, et le 4 il arriva à Ambleteuse. Voyez la Gazette du 8 janvier, et Macaulay, chapitre x, tome III, p. 362 et suivantes,
  3. 20. Parodie des deux premiers vers du Pompée de Corneille Le destin se déclare, et nous venons d’entendre Ce qu’il a résolu du beau-père et du gendre.