Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/368

Cette page n’a pas encore été corrigée

36a

Monaco [1] a reçu l'ordre : il l'a dit tout haut et cela embarrasse ceux qui l’ont refusé[2]. Il y a bien de l’apparence que le même courrier qui portera le cordon à Monaco, le portera à M. de Grignan. Il me semble qu’il est comme ces chiens à qui l’on dit longtemps tout beau, et puis tout d’un coup pille. La comparaison est riche ; je crains qu’elle ne me fasse une querelle avec cet esprit pointilleux : il dira que je le traite comme un chien. Adieu, très-chère et très-aimable : j’aurois encore cent choses à vous dire, mais c’est vous accabler

1113. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, ce mercredi 29è décembre.

Voici donc ce mercredi si terrible, où vous me priez de négliger un peu ma chère fille ; mais ignorez-vous que ce qui me console de mes fatigues, c’est de lui écrire et de causer un peu avec elle [3] ? Je me souviens assez de Provence et d’Aix, et je sais assez le sujet que vous avez de vous plaindre de l’élection qui fut faite le jour de saint André[4], pour approuver extrêmement le parti que vous avez pris de la faire casser par le parlement [5] 3 J’ai vu le

  1. 30. Il consentit de prendre rang comme duc de Valentinois, et non comme prince de Monaco. (Note de Perrin.) Voyez les Mémoires de la cour de France, tome LXV, p. 44-
  2. 31. Le prince de Soubise et le comte d’Auvergne voyez Mme de la Fayette, au tome cité dans la note précédente, p. 43, et Saint-Simon au tome II de Dangeau, p. 256 et 257.
  3. LETTRE 113. 1. « Mais c’est de lui écrire et de causer un peu avec elle, qui me console de mes fatigues. » (Édition de 1754.)
  4. 2. C’est-à-dire le 30 novembre, Il s’agit de l’élection des consuls.
  5. 3.« Pour approuver extrêmement que vous l’ayez fait casser par le parlement, (Édition de 1754.)