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ici incessamment[1] Le Roi leur a envoyé ses carrosses sur le chemin de Calais, où elle arriva [2] mardi dernier, 21è de ce mois, conduite par M. de Lauzun. Voici le détail que M. Courtin, revenant de Versailles, nous conta hier chez Mme de la Fayette. Vous[3]avez su comme M. de Lauzun se résolut, il y a cinq ou six semaines, d’aller en Angleterre il ne pouvoit faire un meilleur usage de son loisir. Il n’a point abandonné le roi[4], pendant que tout le monde le trahissoit et l’abandonnoit. Enfin, dimanche dernier, 19è de ce mois, le roi, ayant pris sa résolution[5], se coucha avec la reine, chassa tous ceux qui le servent encore ; et une heure après se relève, et dit à un valet de chambre qu’il fît entrer [6] un homme qu’il trouveroit à la porte de l’antichambre ; c’étoit M. de Lauzun. Il lui dit « Monsieur, je vous confie[7] la reine et mon fils ; il faut tout hasarder et tâcher de les conduire en France. » M. de Lauzun le remercia, comme vous pouvez penser; mais il voulut mener avec lui un gentilhomme d’Avignon, nommé Saint-Victor, que l’on connoit, qui a beaucoup de courage et de mérite. Il vint, il prit le petit

    de changer de langes et de nettoyer) l’enfant d’un prince, d’un grand seigneur. (Dictionnaire de l'Acadêmie de 1694-) Ces deux femmes, dit Macaulay (chapitre IX, tome III, p. 345), étaient des étrangères, sachant à peine parler anglais.

  1. 5. « Au premier jour.  » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  2. 6. « Où cette reine arriva. » (Ibidem.)
  3. 7. La lettre commence ici dans les deux impressions de Rouen et de la Haye (1726)
  4. 8. « Le roi d’Angleterre. » (Édition de 1754.)
  5. 9. Qui avoit pris sa résolution. » (Éditions de 1737 et de 1764.)
  6. 10. « Se releva pour ordonner à un valet de chambre de faire entrer, etc. » (Ibidem.)Notre manuscrit seul donne se relève; dans l’édition de Rouen, il y a «  se releva, et dans celle de la Haye il se releva.
  7. 11. Le roi lui dit « Je vous confie, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.)