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• lois voir si votre joie et vos sentiments ressembloient aux nôtres et je les trouve, Dieu merci, tout pareils. En vérité vous devez être contents tous les compliments qu’on vous fait sont même d’une manière toute propre à vous plaire et à vous flatter. Mme de Lavardin dit qu’elle vous aime trop pour vous rien dire en forme enfin tout est agréable pour vous, et ceux qui parlent, et ceux qui se taisent. Vous vous trompez, si vous croyez qu’on ne pense plus à cette promotion tout y est encore, et les affaires d’Angleterre n’ont pu la faire passer[1]. En approchant même du jour de la cérémonie, cela redouble. M. de Charost[2] venoit, on l’a renvoyé de vingt lieues d’ici. Tous ceux qui commandent[3] ne reviendront pas : jugez si le plus éloigné et le seul en Provence reviendra : soyez en repos, je vous l’ai dit, la grâce est complète. Quelque fatigue que me donne mon gendre par les compliments, je serois bien fâchée d’être en Bretagne, je vous en assure j’ai eu trop de plaisir de tout ce que j’ai vu et entendu sur cette affaire ; j’en reçois vos compliments, ma chère Comtesse vous n’y prenez pas plus d’intérêt que moi.

  1. 23. « Tout est encore aussi vif, et les affaires d’Angleterre ne font qu’une légère diversion, » (Édition de 1754.)
  2. 23. Sur le duc de Béthune-Charost, voyez tome II, p. 526, et la note 18 de la p. 527. Il était lieutenant général en Picardie. Le comté de Charost avait été érigé pour son père en duché-pairie de Béthune-Charost dès l’année 1672 ; mais les lettres d’érection ne furent vérifiées au parlement qu’en août 1690. Voyez ci-après la lettre du 4 mars 1689.
  3. 24- «Qui commandent dans les provinces. (Édition de 1754.)