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Mais voilà le marquis qui revient de là-haut ; je commençois à chanter

Le héros que j’attends ne reviendra-t-il pas[1]

Le voilà donc avec ma plume, que je lui remets [2].

DU MARQUIS DE GRIGNAN.:

J’arrive de Versailles, Madame, où j’allai dimanche passé. Je fus d’abord chez M. le maréchal de Lorges, pour le prier de me présenter au Roi : il me le promit, et me donna rendez-vous à la porte de l’appartement de Mme.de Maintenon, pour le saluer quand il sortiroit. Je le saluai donc ; il s’arrêta et me fit un signe de tète en souriant. Le lendemain, je saluai Monseigneur, Madame la Dauphine, Monsieur, Madame, et les princes du sang chez eux, et je fus partout bien reçu. J’allai dîner chez Mme d’Armagnac qui me fit mille honnêtetés, et me chargea de vous faire ses compliments. De là je fus chez M. de Montausier, où je demeurai jusques à la comédie ; on jouoit Andromaque, qui m’étoit toute nouvelle : jugez, Madame, du plaisir que j’y pris. J’allai le soir au souper et aux couchers ; le lendemain, qui étoit hier, aux levers ; de là je passai le reste de la matinée au bureau et chez M. Charpentier[3] je dînai ensuite chez M. de Montausier ; après dîner, je fus voir Mme d’Armagnac, et de là .

  1. 12. Vers du prologue de l’Alceste de Quinault —voyez tome III, p. 408, note I ?
  2. 13. « Le voilà revenu, et je lui mets la plume à la main. » {Édition de 1737.)
  3. 14. Premier commis pour les routes et les départements des troupes, et trésorier de l’ordre de Saint-Louis. II mourut eu 1708. Voyez le Journal de Dangeau, tome IX, p. 141. Dans le texte de 1737 « au bureau de la guerre et chez M. Charpentier, » Le texte de 1754 n’a pas les mots de là, ni, au membre de phrase suivant, le mot ensuite.