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1687 ment à mon fils, pour l’obliger d’aller ou d’envoyer à Nantes pour finir nos procès. C’est son affaire encore plus que la mienne, et je crois qu’il est bon de vous avertir que nous sommes convenus, lui et moi, de mettre sur son compte tous les frais et la dépense des procès et des arbitrages, comme aussi de mettre des officiers quand il en est besoin ; et moi, je n’ai que le soin de recevoir le revenu de la terre, et lui conserver en bon état ; et pour moi et pour lui, il est bon de vous donner cet avis, afin que je ne trouve point sur votre compte aucuns frais ni consignations concernant les affaires et procès de la terre du Buron. Vous pouvez agir sur ce pied-là, et presser toujours mon fils de venir donner ordre à ses affaires. Je suis bien en colère contre ceux qui ont levé la bonde de notre étang : c’est une grande malice ; mais il faut tâcher de se défaire de la colère et de la passion dans tout ce que vous ferez, chrétiennement. Vous ne me parlez point de mes treize cents francs de l’année 85[1] : il ne faut pourtant point laisser traîner cette queue, et en faire un peu de peur à Pasgerant, afin qu’il vous dise où vous les pourriez prendre ; car pour les héritages saisis, c’est pour le payement de ce compte de 1680 qui n’est pas de son bail ; et les deux mille francs qui nous reviendront du procès que Monsieur de Nantes[2] a cédé, c’est à valoir sur ce vieux bail, en acquit de la Jarie et de la Bigotaye, et vous les donnerez à M. Paulus, à valoir sur ce que je dois à M. d’Harouys : je ne veux point toucher cet argent. Vous en retirerez un reçu de M. Paulus pour M. d’Harouys : voilà

  1. Lettre 1014 (revue sur l’autographe). — 1. Voyez plus haut, p. 2.
  2. 2. Gilles de Beauvau du Rivau, évêque de Nantes du 2 septembre 1679 au 7 septembre 1717. Il était fils de François, marquis de Beauvau, seigneur de Rivarennes, et de Louise de la Baume le Blanc ; il mourut fort endetté.