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un rayon de bonheur sur ces Grignans depuis le gain de ce procès, dont je crois que vous êtes bien aise ; car vous aimez ma fille, et vous savez qu’elle vous aime aussi. Pour moi, mon cher cousin, les occasions renouvellent mes douleurs sur votre sujet. Je n’ai pas tant de courage que vous ; j’aimerois à voir votre nom où il devroit être. Mais hélas je dis mal; car c’étoit dès l’autre promotion[1] que vous deviez être cordon bleu. En vérité, mon cousin, il vaut mieux se jeter entre les bras du christianisme ou de la philosophie, que de s’arrêter plus longtemps sur ce désagréable endroit. Cependant toutes les conversations sont si remplies de cette cérémonie prochaine, que nous en oublions quasi les affaires d’Angleterre, qui sont pourtant d’une conséquence extrême. N’admirez-vous point la destinée de M. de Schomberg, d’être attaché au prince d’Orange, le plus grand ennemi de tous les rois dont il a reçu de si grands bienfaits, et qu’il avoit servi[2]avec tant de réputation.

DE CORBINELLI.

LA promotion de tant de gens de guerre m’a fait songer à vous, Monsieur, qui par votre charge et par vos services aviez mérité une place dans cette chevalerie dès l’autre promotion. Cependant vous pourrez grossir le nombre des mécontents [3] entre lesquels on nomme MM. de Renti[4]. du côté de la terre, et de Tourville du

  1. 3 La promotion du Ier janvier 1662; il n’y avait eu depuis cette époque que quelques promotions isolées.
  2. 4. Bussy a écrit servi, sans accord. Après Villa-Viciosa (i665), Schomberg avait été fait duc en Portugal ; il était maréchal de France depuis 1675.
  3. 5. La fin de l’alinéa, après ces mots des mécontents, a été biffée dans notre manuscrit.
  4. 6. Voyez tome IV, p. 260, fin de la note 10