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DU MARQUIS DE GRIGNAN.

Si ce n’est lui-même, c’est donc son frère, ou bien quelqu’un des siens[1] Me voilà donc arrivé, Madame, et songez que j’ai été voir de mon chef M. de Lamoignon, Mme de Coulanges et Mme de Bagnols[2] n’est-ce pas là l’action[3] d’un homme qui revient de trois sièges[4]? J’ai causé avec M.: de Lamoignon auprès de son feu ; j’ai pris du café avec Mme de Bagnols[5] ; j’ai été coucher chez un baigneur [6]: autre action de grand homme. Vous ne sauriez croire la joie que j’ai d’avoir une si belle compagnie je vous en ai l’obligation ; je l'irai voir quand elle passera à Châlons. Voilà donc déjà une bonne compagnie, un bon lieutenant, un bon maréchal des logis : pour le capitaine, il est encore, jeune, mais j’en réponds. Adieu, Madame : permettez-moi de baiser vos deux mains[7] bien respectueusement.

  1. 14 Allusion à la fable X du premier livre de la Fontaine (le Loup et l'Agneau).Si ce n’est toi, c’est donc ton frère. Je n’en ai point. C’est donc quelqu’un des tiens.
  2. 15. La sœur de Mme de Coulanges.
  3. 16. « N’est-ce pas l’action. » (Édition de 1754.)
  4. 17. Philisbourg, Manheim et Frankendal.
  5. 18. Ces deux: premiers m: embres de phrase « J’ai causé, etc., et « J’ai pris, etc., ne sont pas dans le texte de 1737.
  6. 19. Voyez tome I, p. 392, note 2, et Walckenaer, tome II, p. 37 à 40.
  7. 20. « De vous baiser les deux mains. (Édition de 1754.)