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des ducs, parce qu il est le plus ancien duc.[1] Le Roi a parlé à M. de Soubise, et lui a dit qu’il lui offroit l’ordre ; mais que n’étant point duc, il iroit après les ducs. M. de Soubise l’a remercié de cet honneur, et a demandé seulement qu’il fût fait mention sur les registres de l’ordre, et de l’offre et du refus, pour des raisons de famille ; cela est accordé.[2] Le Roi dit tout haut « On sera surpris de M. d’Hocquincourt[3], et lui le</ref> premier, car il ne m’en a jamais parlé mais je ne puis oublier[4]que quand son père quitta mon service, son fils se jeta dans Péronne, et défendit la ville contre son père.[5] II

  1. 11. Tel est le texte de l’erratum du tome V de 1737. ... le premier des ducs suivant le rang de son duché, (Édition de 1754.) Messieurs de la Trémouîlle ont le premier rang à la cour, parce qu’ils sont les plus anciens dues ; et Messieurs d’Uzès ont le premier rang au parlement, parce qu’ils sont les plus anciens pairs. (Note de Perrin, 1754.)
  2. 12. Voyez le journal de Dangeau au 2 Décembre 1688.
  3. l3. Georges de Monohy, marquis d’Hocquïncourt, gouverneur de Péronne, lieutenant général des armées du Roi. Il mourut en décembre 1689. Il avait épousé en 1660 Marie Mole, seconde fille de Jean Mole, seigneur de Jussanvigny, président aux enquêtes du parlement de Paris, morte en janvier 1694- Saint-Simon, dans ses additions au Journal de Dangeau (tome II. p. 2S8), dit « Hocquincourt, homme bien de qualité à l’être (à être chevalier de l’ordre du Saint-Esprit) n’y pensoit pas, écrivoit depuis longues années retiré dans ses terres. Il avoit sauvé Péronne au Roi dans sa minorité en se jetant dedans, et en ferma les portes à son propre père. Le Roi ne l’oublia jamais, et le fit chevalier de l’ordre sans que personne ne lui en parlât pour lui ; lui-même en fut surpris. »
  4. 14. « Mais je ne dois point oublier. » (Édition de 1754.)
  5. 15. Le maréchal d’Hocquincourt était en 1655 sur le point de livrer Péronne aux Espagnols ; le cardinal Mazarin n’étant pas assez fort pour le punir, négocia, et obtint la démission du maréchal moyennant deux cent mille écus. Son gouvernement fut donné à son fils, qui demeura fidèle au Roi. En 1658, le maréchal se révolta de nouveau, il ourdit une intrigue pour livrer Hesdin aux Espagnols; mais ce complot n’ayant pas réussi, il alla servir contre la France, et fut tué peu de temps après sous Dunkerque. Voyez l’Histoire de»