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[1].

blâmée des premiers mouvements que j’ai eus dans cette occasion, me représentant ce qui en pourroit arriver. Vous êtes trop bon, Monsieur, d’avoir eu l’intention de me ménager, et de n’avoir voulu m’en parler que huit jours après ; mais quoique je doive vous rendre mille grâces de cette attention à me ménager, je dois vous dire que vous ne connoissez pas assez le prix des marques de vot: re amitié, puisque vous ne les avez pas regardées en cette occasion comme un vrai moyen d’adoucir les plus grandes peines en quelque temps qu’elles viennent, Monsieur, nous savons les estimer comme elles le méritent, et en avoir une parfaite reconnoissance, M. de Grignan et moi. Je n’ai point ici de prélats, ni M. de la Garde, mais je ne leur laisserai pas oublier votre souvenir[2].

1098. DE MADAME DE SÉV1GNÉ

A MADAME DE GIUGNAN.

A Paris, ce vendredi 3è décembre 1688.

Vous apprendrez aujourd’hui, ma fille, que le Roi nomma hier soixante et quatorze chevaliers de l’ordre, dont je vous envoie la liste[3]. Comme il a fait l’honneur à M. de Grignan de le mettre du nombre, et que vous allez recevoir cent mille compliments, gens de meilleur esprit.

  1. époque quatre filles, et deux fils l’aîné était de mars 1676, le second de juin 1677
  2. 4. Le reste de la lettre manque.
  3. Lettre 1098. 1. Voyez, cette liste dans l'Êtat de la France de 1689, tome II, p. 182 et suivantes, dans le Journal de Dangeau, à la date du 2 décembre 1688, dans la Gazette du 4, et dans le Mercure de janvier 1689, p. 219-249. Dans l’édition de 1754 « soixante-quatorze chevaliers du Saint-Esprit, dont je vous envoie la liste. »