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deux pour croire que tout le transport que j’ai eu en lisant principalement le second[1] tome, est tout à fait bien fondé. Je crois que si ce livre m’avoit donné autant d’amour de Dieu qu’il m’a fortement persuadée[2]de la vérité de ma religion, je serois une vraie sainte; mais c’est toujours une grande avance et une grande obligation que nous avons à cet homme-là, de nous avoir ôté nos misérables doutes, et d’avoir si fortement répondu à mille objections qui paroissoient fortes ; mais après lui tout est aplani. On est honteux de n’avoir pas pensé ce qu’il a dit; on est tout persuadé et tout instruit de la vérité et de la sainteté d’une religion qu’on n’avoit jamais considérée que superficiellement. Je trouve que vous et ma nièce dites fort bien sur le sujet de cet homme admirable ; quoique différemment, nous avons dit les mêmes choses.

Notre Montataire poursuit vivement le chanoine[3] ; mais il se débat si violemment dans son agonie, qu’il les empêche encore de pouvoir aller à leurs châteaux, par les menaces continuelles des arrêts du conseil, qui cassent fort souvent les arrêts des parlements les mieux donnés : aussi fait-il présentement ce qu’il veut faire, qui est de leur donner toujours de la peine, même en expirant.

  1. 3. Dans les éditions les plus récentes (ce passage manque dans les anciennes), on a substitué deuxième à second.
  2. 4. II y a persuadé, sans accord, dans le manuscrit.
  3. 5. Mme de Longueval. Il avait été rendu, le 30 mai 1686, un arrét du parlement de Paris, qui posait les bases d’après lesquelles devait être fait le partage des successions de Philippe de Longueval et d’Elisabeth de Thou, aïeuls de la comtesse de Bussy. Cet arrêt, dont l’expédition est sous nos yeux, donnait gain de cause à cette dernière. Voyez la lettre du 8 juillet 1680, tome VI, p. 517 et note 7. (Note de l'éditlon de 1818.) -Tout ce qui suit ces mots « le chanoine, » jusqu’à la fin de l’alinéa, a été biffé dans le manuscrit.