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Madame, je le suis de vous admirer et de vous aimer toute ma vie.

1058. DU COMTE DE BUSSY RABUTNM A MADAME DE SÉVIGNÉ ET A CORBINELLI.

Le même jour que j’écrivis cette lettre, j’écrivis celle-ci à Mme de

Sévîgné.

S~vigué. A Gressia, ce 15e août 1688.

A MADAME DE SÉVIGNÉ.

Avez- vous cru, ma chère cousine, que Monsieur d’Autun seroit plus aise du gain du procès de Mme de Grignan que moi, pour lui en avoir donné la nouvelle et ne m’en avoir rien dit ? Si vous l’avez cru, je vous assure que vous vous êtes trompée, et que les bâtisseurs de séminaires sont plus touchés de l’avancement de leurs ouvrages que de la prospérité du reste des mortels ; pour moi, qui n’ai point de bâtiment dans la tête, je suis plus sensible que lui à tout ce qui regarde mes amis. Voici deux agréables nouvelles que j’ai reçues en même temps: l’arrêt de la belle Comtesse et la pension de notre ami M. de Lamoignon’. Je leur en écris à tous deux, mais j’en suis encore plus aise que je ne leur puis témoigner. La fortune, qui me persécute depuis longtemps en ma personne, se raccommode quelquefois avec moi en celles de mes amis : c’est toujours quelque chose.

Enfin votre nièce et moi sommes sur les fins du second tome de la Vérité de la religion c’est un livre divin, je ne dis pas seulement pour la matière, mais encore pour LETTRE1058. 1. “ Le Roi a donné deux mille écus de pension à M. de Lamoignon, avocat général. (Journal de Dangeau, 25 juillet 1688.) Bussy écrit « la Moignon. ”