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sieur, comme les portes sont fermées ; j’ai envoyé un de mes laquais, qui ne trouva personne chez vous ; enfin je suis réduite à vous dire par ce billet que personne ne peut être plus sensible que moi à tout ce qui vous touche.

M. DE SÉVIGNÉ.

Suscrîption : Pour Monsieur de Gagnère.

IO53. DU COMTE DE BUSSY BABUTIN

A MADAME DE SÉVIGNÉ.

Six mois après que j’eus reçu cette lettre (n° 1050, p. 141), j’écrivis celle-ci à Mme de Sévigné.

A Chaseu, ce 10e juin 1688.

Me voici enfin revenu à cette demeure que vous trouvez si belle, ma chère cousine, et dont l’agrément me paroit toujours nouveau. Vous ne sauriez vous imaginer avec quelle tranquillité j’y regarde les injustices qu’on me fait[1]. Mon tempérament aide bien ma raison à m’en consoler; mais il faut rendre l’honneur à qui il est dû : sans la grâce de Dieu, je ne serois pas en l’état où je suis. Il est tout naturel de haîr ceux qui nous font du mal ; cependant j’aime le Roi, je lui souhaite du bien et

    Simon ajoute un peu plus loin « Mlle de Guise étoit extrêmement riche et la dernière de la branche de Guise en directe. Elle étoit fort magnifique et fort glorieuse, et avoit épousé secrètement un cadet de Bourdeille, si connu dans la cabale des Importants sous le nom de Montrésor, dans la régence, de qui on a des mémoires. Il mourut chez elle, et n’en eut point d’enfants. »

  1. Lettre 1053. 1. Les mots « qu’on me fait » ont été biffés et remplacés d’une autre main que celle de Bussy, par ceux-ci : “ de la fortune, » La phrase : « II est tout naturel, etc., » et celle qui la suit, ont été également biffées.