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jours de vilains visages, pour demander cette faveur; entre autres celui de M. de Molac[1], qui joint à une grimace naturelle une convulsion si affreuse que l’on ne peut pas le regarder sans frayeur ou sans rire. La grimace de M. de Cauvisson arrive Incessamment[2]aussi. Je ne sais comme ces gens-là croient que leur présence peut leur être utile; pour moi, je craindrois qu’elle ne changeât les bonnes intentions que l’on pourroit avoir en leur absence. Je vous ai mandé ce que Mme de Cauvisson me laissa entendre sur le mariage de son fils [3] je n’ai rien su depuis.

Le chevalier[4] a eu une conversation avec Monsieur de Montausier, de trois heures parlant de tous les sujets avec tant de force, de raison et de noblesse que vous devez être fort content que vos intérêts soient en si bonnes mains. Il lui représenta fort vivement l'horreur de la saisie, et comme le monde est surpris que ce pro-



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  1. 3. Voyez tome II, pm 297, note 6
  2. 4. Dans la première édition de cette lettre, qui avait été imprimée à part en 1831, et où l’on avait poussé la. fidélité jusqu’à reproduire l’orthographe de Mme de Grignan, on a donné par erreur nécessairement, pour incessamment,- sept lignes plus haut « à la Chandeleur, » pour le jour de la Chandeleur; dans la dernière phrase du paragraphe « M. (pour Mme) de Cauvisson. » Au commencement de l’alinéa suivant, on avait ainsi corrigé la construction « Le chevalier a eu avec M. de Montausier une conversation de trois heures. » Quatre lignes plus loin, on avait imprimé « bonnes mains, » pour bonne main; » à la ligne suivante: « on, » peur « le monde; » quatre lignes après « il parle, » pour « il parla. »
  3. 5. Louis de Louet, dit le marquis de Nogaret, capitaine de cavalerie, seul fils du marquis de Cauvisson, lieutenant général an haut Languedoc, épousa le 5 juillet 1689 Marie-Madeleine-Agnès de Gontaut, fille d’honneur de la Dauphine et fille du marquis de Biron, morte à la Visitation du faubourg Saint-Jacques le 14 août 1724 à l’âge de soixante et onze ans. II fut tué à la bataille de Fleurus le Ier juillet 1690,
  4. 6. Le chevalier de Grignan