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je ne vois pas, que quand aurois su calculer plus juste, vous eussiez pu faire autrement que ce que vous faites; i ainsi je ne vois pas bien pourquoi vous me voulez[1]. Je me porte si bien, et les esprits sont si bien réconciliés[2] avec la nature, que je ne vois pas pourquoi vous ne m’aimeriez point. Notre voyage n’a été qu’une vraie promenade ; nous n’avons eu aucune sorte d’incommodité. Mais vous ne me parlez point de Livry ; cruelle ! me refuseriez-vous ce repos si nécessaire ? Je vous attendrai lundi, puisque vous le voulez ; je vous ferois de plus grands sacrifices ; sans cela, j’aurois vu mes deux amies11. Mmes de la Fayette et de Lavardin voyez ci-dessus, au haut de la p. 11S., et serois toute prête à partir; mais je n’y penserai pas, et vous attendrai avec impatience de vous embrasser[3] . Si vous étiez aussi diligente que nous, je n’attendrois pas longtemps. J’espère que vous me renverrez demain la Brie à Essonne.

Adieu, ma très-chère bonne je suis ravie que vous finissiez toutes vos affaires si vous vouliez même y ajouter des plaisirs et faire votre cour pendant que vous y êtes, nous l’approuverions. Madame la duchesse vous embrasse[4] et triomphe du bon état où elle vous rendra votre maman. Embrassez Mme de Vins pour moi, et

  1. 9. Tel est le texte de l’autographe. Mme de Sévigné a-t-elle voulu écrire «vous m’en voulez, ou a-t-elle sauté un mot, comme « vous me voulez gronder? »
  2. 10. Sont tellement réconciliés. » Édition de I754)
  3. 12.« Je vous ferois de bien plus grands sacrifices sans cela, je me serois contentée de voir mes deux amies, et je serois partie surle-champ pour Livry mais je n’y penserai pas, et je vous attendrai avec l’impatience de vous embrasser. » (Edition de 1754.)
  4. 13« ... toutes vos affaires; vous pourrez même y ajouter des plaisirs, et faire votre cour pendant que vous y êtes. Mme de Chaulnes vous embrasse, etc. [Ibidem.)