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104l— DE CORBINELLI AU COMTE

DE BUSSY RABUTIN.

Trois semaines après que j’eus écrit cette lettre (n° 1033 p. 93), je reçus celle-ci de Corbinelli.

A Paris, ce 29" septembre[1]


TOUTES vos réflexions sur les changements de la cour[2] Monsieur, sont très-judicieuses, et comme l’espérance anime ceux qui la composent, on ne peut manquer d’y venir avec confiance, quand on considère les changements qui y arrivent tous les jours. Je ne doute pas qu’il ne s’en fasse quelqu’un en votre faveur, quand je songe à la justice qu’il y auroit de vous donner, depuis tant d’années, des restes d’appointements[3]. qui raccommoderoient le méchant état de vos affaires. Le Roi donna il y a quelque temps deux cent mille francs au contrôleur général pour achever de payer la charge de président au mortier[4] « c’est une pure gratification : jugez ce que fera Sa Majesté quand ce même contrôleur général lui représentera que vous recevrez l’acquit d’une dette comme un grand bienfait. Que si tout cela n’aboutissoit à rien, nous dirons que Dieu, qui ôte et qui donne tout avec justice, parce que tout lui appartient uniquement, aura voulu

  1. 1LETTRE 1041. 1. Telle est la leçon du manuscrit ; la lettre est datée du 24 septembre dans l’édition de 1697, où elle est fort abrégée.
  2. 2. Voyez dans la lettre du 13 septebre précédent, pagen95 l’apostille de Bussy à Corbinelli.
  3. 3. Voyez la lettre de Bussy au Roi, de 1687, tome VI, p. 575 de sa Correspondance.
  4. 4. On lit dans le Journal de Dangeau, à la date du 25 avril 1686 « Dès que le Roi sut la mort du président le Coigneux, il envoya chercher M. Pelletier, le contrôleur général, et lui donna la charge de président à mortier et cinquante mille écus, pour lui aider à payer les trois cent cinquante mille livres à quoi la charge est fixée.