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Mme de Sully[1] des affaires et des procès qu’elle a à solliciter : enfin Madame la Dauphine a si bien commandé, qu’il a fallu obéir[2].

Adieu, ma chère enfant : vous ne devez avoir aucune inquiétude pour ma santé, elle est très-parfaite ; et plût à Dieu que je pusse penser la même chose de vous ! Je ne sens point le serein ; j’ai de petits cabinets qui sont des brandebourgs[3] admirables ; on y lit, on y cause, on laisse tomber les traits du serein, et puis on rentre dans ce mail que je ne crois pas moins sûr qu’une belle et grande galerie.



858. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, ce mercredi 2e octobre.

J’ai bien senti, ma chère fille, le chagrin et le dérangement que vous feroit la maladie du chevalier ; je savois

    qu’elle est belle et de belle taille (voyez tome III, p. 2), il n’est guère probable qu’il fût question de la faire figurer elle-même dans le ballet.

  1. 16. Dans l’impression de 1754 : « M. de Sully. »
  2. 17. La duchesse de Sully dansa trois fois dans le Triomphe de l’Amour ; elle y parut d’abord en nymphe de Diane, puis en Grecque, puis dans la suite de Flore, et Benserade lui adressa trois petits poëmes, dont voici le premier :

    Nymphe toujours charmante et d’une humeur tranquille,
    Soit qu’il vous faille quelquefois
    Quitter la ville pour les bois,
    Ou quitter les bois pour la ville,
    J’ai pourtant de la peine à me persuader,
    Vous qui parez les bals et les plus grandes fêtes,
    Que vous soyez bien propre à vous accommoder
    D’un long commerce avec les bêtes.

  3. 18. Voyez tome VI, p. 560, note 23. — Dans l’édition de 1754 : « des brandebourgs fort commodes. »