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1680 malade ; je souhaite extrêmement, pour le bien de son âme et pour celui de votre corps, que votre santé justifie la pureté de sa conscience. Je ne trouve guère de remède plus difficile que celui-là ; nous n’en avions point encore vu où la foi, l’espérance et la charité fissent le corps de la médecine. Je voudrois bien pouvoir user de cette recette ; je vous assure que ce ne seroit point pour guérir mes mains ; je crois qu’elles le sont ; et si elles ne l’étoient point, je m’en aperçois si peu, que c’est de ce mal qu’il faudroit dire que cela ne vaut pas la peine d’en parler. Belle comparaison, ma fille, de vos maux avec les miens Je vous ai parlé de ceux de mon fils, ils peuvent devenir étranges ; il croit cependant qu’il est hors d’affaire ; il mange et dort toujours très-bien ; il se persuade fort aisément, et peut-être fort témérairement, que tout cela n’est rien.

M. du Plessis, et la fille de M. de Launay qui est mariée[1], jouent souvent à l’hombre avec mon fils. Nous avons bien des ouvriers ; cela nous occupe, et tant que le petit été qui nous est revenu durera, nous ne serons pas à plaindre. Quand nous voulons lire, M. du Plessis y tient aussi bien sa place qu’à l’hombre ; il a bien de l’esprit, et entend fort finement tout ce qui est bon[2]. Nous avons trouvé un ami qui pourra nous estimer les terres que Mme d’Acigné[3] nous offre, et nous tirer de toutes

  1. 3. Ces mots : « qui est mariée, » ne sont pas dans le texte de 1754. — Il s’agit sans doute d’une personne de la famille de la Launay dont il a été parlé deux fois au tome II (p. 239 et 268), dans des lettres écrites, comme celle-ci, des Rochers.
  2. 4. Toute la fin de cet alinéa manque aussi dans la première édition de Perrin (1737).
  3. 5. Marie-Anne, comtesse d’Acigné et de la Rochejagu, avait épousé Jean-Léonard d’Acigné, comte de Grandbois, et maria en 1684 une de ses filles au duc de Richelieu, veuf d’une première femme. Elle mourut en 1715. « Cette bonne et ancienne maison de