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femme s’appelle Rabutin, et que nous sommes assurés qu’elle nous aime.


à corbinelli.

Il faut dire la vérité, Monsieur : ce qui a fait qu’on a mal loué le Roi, c’est la grande quantité d’actions louables qu’il a faites, et la multitude de gens intéressés qui se sont mêlés de le louer pour en être récompensés. S’il n’y avoit eu[1] que des Horaces et des Virgiles de notre siècle, ils se seroient bien gardés d’employer les mots de héros, de grand, de mérite et de valeur ; et ils auroient loué le prince avec ces tours fins et délicats dont un éloge fait plus d’honneur que les panégyriques de tous les colléges du royaume. Mais je voudrois qu’il fût défendu de louer les rois sans être choisi pour cela, et qu’on traitât comme une satire une louange fade sur leur sujet ; car un éloge de cette nature fait tort au jugement de celui qui le reçoit ; il fait croire qu’on n’a qu’à le flatter pour lui plaire[2].


* 996. — DE TRÉVALY[3] À D’HERIGOYEN..

À Paris, le 18e mai.

Vous êtes un bon garçon, vous parlez à merveilles, mais je vois bien que vous n’agissez pas toujours de même,

  1. 5. « S’il n’y eût eu. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  2. 6. La fin de la phrase, depuis les mots au jugement, a été biffée dans notre manuscrit, et après fait tort, une autre main que celle de Bussy a écrit dans l’interligne « à celui qu’on loue. » — Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, il y a : « et fait croire, » au lieu de : « il fait croire. »
  3. Lettre 996. — 1. Il était l’ami de Mme de Sévigné, et il contribua à faire prendre la ferme du Buron à d’Herigoyen. (Note de l’édition de 1820.)