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m’ont empêchée[1] de vous dire plus tôt, mon cher cousin, la vraie joie que m’a donnée celle qui m’a paru dans votre esprit, en voyant les jolies bagatelles qui vous ont diverti à Autun. J’y ai retrouvé[2] des traits de cette aimable humeur qui vous rendoit si charmant et si délicieux et si distingué des autres. Mme de Coligny m’a donné le même plaisir. L’un et l’autre avez été si longtemps accablés sous les horreurs de la cruelle chicane, que je craignois que ce beau sang ne fût changé mais j’y retrouve, Dieu merci, le même feu dont je voudrois bien avoir la moindre partie. Conservez-le, mon cher cousin et ma chère nièce, et nous en faites part de temps en temps.


990. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À CORBINELLI ET À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Trois semaines après que j’eus reçu cette lettre, j’y fis cette réponse.
À Chaseu, ce 25e avril 1686[3].

à corbinelli.

Pour répondre à votre lettre du 6e avril, Monsieur, par laquelle vous me mandez que la lettre et la réponse

  1. 2. Le manuscrit de la Bibliothèque impériale donne empêchée, le nôtre, empêché.
  2. 3. « En voyant la jolie bagatelle qui vous a diverti à Autun. J’ai retrouvé, etc. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) — Dans le même manuscrit, trois lignes plus loin : « aviez été ; » à la fin de la lettre : « Conservez-le non-seulement, mon cher cousin et ma chère nièce, mais augmentez-le. Ma fille vous fait mille amitiés à tous deux. »
  3. Lettre 990. — 1. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, cette lettre est datée du 1er de mai.