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1686 Rambures, a trouvé, sur la proposition d’être menin, que Sa Majesté n’avoit pas encore pardonné à Madame sa mère[1], et le mariage a été rompu d’une manière désagréable. Mlle de Rambures en a paru affligée ; il faut espérer qu’il sera plus heureux à la troisième. M. Dangeau[2] jouit à logs traits du plaisir d’avoir épousé la plus belle, la plus jolie, la plus jeune, la plus délicate et la plus nymphe de la cour[3] :


Oh ! trop heureux d’avoir une si belle femme !


    seront de la marche, chacune habillée à sa fantaisie. Il n’y aura que les cavaliers qui courront, et les dames les favoriseront de leurs regards. » Voyez la Correspondance de Bussy, tome V, p. 525. — Ce carrousel eut lieu le 29 mai 1686. On lit à cette date dans le Journal de Dangeau : « Le Roi alla à la grande écurie sur les cinq heures ; Madame la Dauphine l’y suivit. Dès qu’ils furent arrivés, Monseigneur se mit en marche avec tous les chevaliers et toutes les dames du carrousel. Après la comparse, on recourut les têtes ; il n’y eut point de courses de dames, et il fut réglé qu’on ne courroit que deux courses. Le comte de Brionne emporta les huit têtes, et personne ne lui disputa ; Monseigneur en avoit sept. Après les têtes, on recourut la bague pour le second prix ; Monsieur le grand prieur et M. de la Châtre le disputèrent, et le dernier le gagna. Les courses finies, le Roi donna les deux prix, qui étoient deux épées de diamants, et le premier beaucoup plus beau que le second. »

  1. 7. La vicomtesse de Polignac avoit été compromise dans l’affaire des poisons (voyez la fin de la lettre du 2 février 1680, tome VI, p. 247, note 35). Elle était venue à Paris au mois de février précédent, et, désirant marier son fils, elle avait fait à la fois des demandes aux parents de Mlle de Gramont et à ceux de Mlle de Rambures. Le Roi en fut instruit, et lui fit intimer l’ordre de se retirer chez elle. (Journal de Dangeau, 1er mars 1686.) Mlle de Rambures ayant demandé au Roi s’il daignerait consentir à son mariage avec M. de Polignac, le monarque parut d’abord le désapprouver, mais il y donna ensuite son consentement. Voyez la lettre du 29 avril 1686. (Note de l’édition de 1818.)
  2. 8. L’édition de 1773 donne Danis, au lieu de Dangeau.
  3. 9. Sophie-Marie, née en 1664, fille de Ferdinand-Charles, comte de Lœwenstein Rochefort, et d’Anne-Marie fille d’Égon, comte de