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1685 Coligny ; j’avois reçu sa lettre et la vôtre avant que de partir des Rochers. Elle fut louée de son bon esprit, et admirée surtout de M. de Lamoignon, qui croyoit la chose plus impossible que les autres. On ne peut jamais sortir trop tôt d’une si fâcheuse affaire[1]. Je prends une part sensible à la joie qu’elle a d’être en repos auprès de vous, et à celle qu’elle vous donne. Reprenez ensemble la suite de votre douce et agréable société ; soyez-vous l’un à l’autre la consolation de tous les chagrins passés ; tâchez même de les oublier, et conservez cette merveilleuse santé, qui réjouit vos amis autant que vous croyez qu’elle feroit trembler vos ennemis, si la crainte de Dieu ne vous retenoit[2]. S’il lui plaît de se mêler dans la paix de votre solitude, vous serez trop heureux ; sinon aidez-vous de la philosophie et de la morale, où vos beaux et bons esprits vous feront trouver des consolations et des amusements.

Je plains mon pauvre neveu, votre fils, d’avoir été malade. C’est un étrange embarras pour un jeune homme orgueilleux de sa force et de sa vigueur. Je lui souhaite un aussi heureux mariage qu’à mon fils.

J’ai rapporté notre généalogie : tout ce que vous me

    imposé la condition de quitter le nom de Coligny, et que c’est pour ce motif qu’elle se ft appeler dans la suite Comtesse de Dalet ; mais elle n’exécuta cette partie de la transaction que beaucoup plus tard. Voyez le lettre du 22 juin 1690, et le Procès de la Rivière, tome I, p. 32. (Note de l’édition de 1818.)

  1. 5. Le P. Rapin en félicita Bussy par une lettre datée de Paris le 2e septembre : « Je ne puis m’empêcher, Monsieur, » lui dit-il (du moins dans la transcription de Bussy), « de vous témoigner la joie que j’ai reçue en apprenant l’accommodement de Mme de Coligny avec cet homme, etc. »
  2. 6. Voyez la fin de la lettre de Bussy du 4 août précédent, p. 443. — Le manuscrit de la Bibliothèque impériale donne ainsi la fin de cette phrase : « …vos ennemis, s’ils la connoissoient comme moi. Si Dieu veut bien se mêler, etc. »