Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/454

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


belle, et c’est ce qui augmente le prix de cette douleur et de cette tristesse, dont Versailles et Paris ne pouvoient vous guérir ; ce sont pourtant de bons pays pour donner des distractions ; mais votre amitié est d’une si bonne trempe, qu’elle ne se laisse point dissiper. Je n’ai rien oublié, ma fille, de tout ce qui me doit obliger à vous aimer toute ma vie plus que personne du monde : il me semble que ce n’est pas encore assez dire.


974. — DE MADAME DE GRIGNAN AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Huit jours après que j’eus écrit cette lettre, (no 972, p. 441), je reçus celle-ci de Mme de Grignan.
À Paris, ce 10e août 1685.

C’est en effet me témoigner une très-grande reconnoissance, Monsieur, et fort au-dessus de ce que je mérite à l’égard de Madame votre fille, de m’envoyer un ouvrage aussi beau que celui de votre Généalogie. Je savois en gros votre bonne maison ; mais j’aime à connoître en particulier chaque honnête homme de votre race. Vous nous avez supprimé votre éloge, de peur d’effacer Mayeul et sa postérité. Cette honnêteté que vous avez eue pour eux seroit louable, si nous n’y perdions trop. Je suis fort contente de l’épître dédicatoire et du portrait de ma mère : je l’ai bien reconnue[1] dans celui-là. Je souhaiterois, Monsieur, d’être telle que vous me représentez ; mais je ne veux rien désirer, puisque

  1. Lettre 974. — 1. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « je l’ai fort reconnue ; » à la ligne suivante : « J’aurois à souhaiter ; » trois lignes après : « parmi ces personnes. »