1685 autre chose sinon que vous croyiez que je suis persuadé (comme de mourir un jour) que vous êtes une des plus jolies et une des plus aimables femmes[1] que j’aie jamais connues. Quoique je n’aie jamais été flatteur, il y a eu des temps où ces louanges auroient pu être suspectes, mais il faut me croire aujourd’hui.
Je suis ravi que la belle Comtesse[2] ait trouvé dans notre généalogie son compte avec moi, aussi bien que le bon abbé ; mais je suis très-fâché de n’avoir pas dit de M. de Sévigné tout ce que j’en sais, c’est-à-dire de n’avoir pas retouché à ce qui le regarde depuis qu’il étoit guidon. Laissez-moi faire et apportez seulement à Paris le livre que je vous ai envoyé : je redirai bien de lui, moi son parent et son ami, ce que ses ennemis mêmes ne pourroient s’empêcher d’en dire ; je n’oublierai pas même la maison et le mérite de Madame sa femme.
Comme vous dites, ma chère cousine, je suis bien payé de la peine que j’ai prise, non pas par l’honneur qui m’en revient, mais par le plaisir que je vous ai donné, et par les remerciements que vous m’en faites.
Nous avons eu Monsieur le Duc à Dijon[3] quinze jours, où j’ai été pour lui faire ma cour, que j’ai faite agréablement.
Vous avez raison, ma chère cousine, de croire que la
- ↑ Lettre 972. — 1. « Et une des plus aimables femmes pour la personne et pour l’esprit. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
- ↑ 2. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, au lieu de « la belle comtesse » on lit « la belle Madelonne, » et vers la fin de l’alinéa : « ce que ses ennemis ne sauroient s’empêcher d’en dire. »
- ↑ 3. Il avait souvent remplacé son père, le grand Condé, gouverneur de Bourgogne, et était alors gouverneur titulaire. — Après avoir annoncé le mariage du duc de Bourbon, la Gazette du 28 juillet ajoute : « Sa Majesté a donné au duc de Bourbon la survivance de la charge de grand maître de sa maison, et du gouvernement de Bourgogne, que possède le duc d’Enghien son père. »