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1685 a longtemps que j’approuve qu’il s’en défasse. Voilà donc Mme de Sévigné à Rennes entre les mains des capucins ; je prie Dieu qu’ils la guérissent ; mais il me paroît bien cruel qu’elle se fasse une nécessité de demeurer en Bretagne, parce que l’abbé, par tous ses calculs, trouve que le bien des affaires de sa nièce veut qu’elle y soit jusques au mois de septembre. Je vous assure que je suis dans une véritable inquiétude de son mal ; vous m’obligerez fort de lui mander la part que j’y prends. La campagne est charmante ; le rossignol et le vert naissant sont dans tout leur triomphe ; il ne nous manque que des feuilles assez larges pour nous garantir des rayons du soleil ; car le chaud est cruel : M. de Lamoignon ne s’en soucie point, il court les champs tout le jour, pendant que nous jouons à l’hombre, Mme de Lamoignon[1] et moi, avec quelque charitable personne, qui veut bien demeurer avec nous ; et tous les soirs à son retour, gaudeamus.

Adieu, ma divine Comtesse : Mme de Lamoignon vous fait mille compliments ; je ferai part ce soir de votre lettre à M. de Lamoignon.

    de vingt-cinq mille livres, et son hôtel de la place Royale, qui était, avant la Révolution, celui de M. de Villedeuil, ministre de Louis XVI. La duchesse de Chaulnes avait eu en dot sept cent mille livres. Voyez le Journal de Dangeau, 29 avril et 25 mai 1685.

  1. 4. Marie-Jeanne-Voisin, mariée en janvier 1674, morte le 1er septembre 1727, à soixante et treize ans ; elle était fille de Daniel Voisin voyez plus bas, p. 469, note 4) et de Marie Talon.