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Adieu, ma chère Comtesse : mille amitiés à ce cher Comte, et à ce maladroit vinaigrier, qui rouloit si mal sa brouette. Le récit des mascarades m’a divertie ; mais je n’y vois point M.le duc de Bourbon, qui danse si bien. Je savois bien que le vieux Choiseul avoit une côte rompue ; mais deux, c’est trop.

Mon marquis, je veux vous baiser et me réjouir avec vous de vos prospérités. Un joli petit Indien, qui danse juste, qui lève la tête, qui est hardi : cette idée a fort plu à mon imagination.


1685

957. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, mercredi 11e avril.

N’êtes-vous pas trop bonne, ma chère Comtesse, de me dire seulement un mot de Versailles ? Je vous admire dans ce tourbillon ; vous me faites pâmer de rire : je vous vois avec le morceau au bec, allant au sermon ; et puis, toute touchée du sermon, vous passez à la comédie : cela est excellent, ma belle, mais revenez vous reposer ; quand on a un côté qui se fait sentir, c’est en abuser et le mettre en furie, que de faire trop de choses en un jour. Je vous demande votre conservation, comme vous

    lit dans le Journal de Dangeau (19 février 1685)que Barrillon (notre ambassadeur) n’avait fait aucune mention de cette circonstance dans ses dépêches, et que lorsqu’on eut raconté au Roi que le courrier disait que Charles II était mort catholique, Louis XIV répondit que tout ce qu’il en savait était que les évêques d’Angleterre ayant pressé leur roi de faire la cène, il les avait refusés, et qu’ils n’avaient osé faire une plus forte instance de peur qu’il ne se déclarât davantage. (Note de l’édition de 1818)