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1685 Mlle d’Alerac s’ils savent bien quel est le mois de l’année où les Bretons boivent le moins : ce seroit curieux.

Ma chère bonne, je baise vos deux bonnes joues, et vous embrasse avec une extrême tendresse ; ne soyez plus du tout en peine de moi, et n’en parlez plus du tout.

Est-ce Monsieur de Carcassonne qui sera député, quand viendront les prélats ?


de charles de sévigné[1].

À cinq heures du soir, dimanche.

Le pieux Énée vient de panser sa mère ; la poudre de sympathie n’a point fait son miracle, mais elle nous a mis en état que l’onguent noir que vous nous avez envoyé achèvera bientôt ce qui reste à faire. Ainsi la sympathie et l’onguent noir auront l’honneur conjointement de cette guérison tant souhaitée. Si vous avez bien envie d’embrasser le señor Marques, vous le pouvez faire tandis qu’il a encore un nez et des oreilles ; une autre fois qu’il n’expose pas si témérairement ces membres.

    salue tous deux ; il n’écrit jamais de moi, parce que les affaires et les calculs lui font oublier sa pauvre nièce. » (Édition de 1754.) — La lettre finit ici dans cette édition. — Une copie digne de confiance, qui commence aux mots : « car il n’y a plus que cela à faire, et finit à : « quand viendront les prélats ? » nous a permis de corriger plusieurs altérations de texte qui s’étaient glissées, malgré la collation de l’original faite en 1818, dans l’édition de cette année et dans les impressions suivantes. Elles donnaient : « J’embrasse », pour « Embrassez » ; « ce seroit curieux », au lieu de « cela est curieux. » On y avait interverti l’ordre des deux derniers alinéas, omis les mots qui terminent l’avant-dernier : « et n’en parlez plus du tout ; » et complétement altéré le sens du dernier, qui se lisait ainsi : « Et ce Monsieur de Carcassonne qui sera député : quand viendront les prélats ? »

  1. 27. Comme nous l’avons dit plus haut, nous avons pu revoir sur l’autographe, pour la présente édition, cette apostille de Charles de Sévigné.