1685 charge, si ancienne dans sa maison. Vous[1] aurez donc le plaisir de voir le Doge[2], et de n’avoir point cette guerre ; c’est comme si la République venait ; mais qui peut résister aux volontés de Sa Majesté ? Il me semble que j’aurais encore été aujourd’hui à votre dîner chez Gourville[3] ;
- ↑ 20. Cette phrase sur le Doge a été placée par Perrin à la fin de l’alinéa, et modifiée ainsi : « Vous aurez donc le plaisir de voir le Doge ; c’est comme si la République venoit en personne ; mais qui peut résister, etc. »
- ↑ 21. Le doge de Gênes (François-Marie-Impériale Lercaro), accompagné de quatre sénateurs, étoit attendu en France pour faire sa soumission au Roi au nom de la République. Ce fut le 15 de mai suivant qu’il eut sa première audience de Louis XIV. (Note de Perrin.) — On trouve dans le Journal de Dangeau des détails sur l’audience qui fut donnée au Doge par le Roi. Il fut reçu comme ambassadeur extraordinaire ; il alla ensuite chez tous les princes et princesses de la maison royale, et les princesses le reçurent sur leur lit, afin de n’être pas obligées à le reconduire. « Il se plut fort chez Mme la princesse de Conti ; et comme il la regardoit longtemps et avec application, un des sénateurs lui dit : « Au moins, Monsieur, souvenez-vous que vous êtes doge. » (Journal de Dangeau, 15 mai 1685.) — Voyez aussi la lettre de Mme de Coligny du 21 avril 1685 (Correspondance de Bussy, tome V, p. 431), et le Mercure de mai 1685, p. 289-373.
- ↑ 22. Que j’aurais été encore à votre dîner chez Gourville" (Édition de 1754),
maître des cérémonies avait été créée en 1585. « M. de Rhodes, dit Saint-Simon (tome V, p. 194 et 195), le dernier de ce nom de Pot si ancien, si distingué, et qui eut un collier de la Toison d’or en la première promotion que Philippe le Bon fit à l’institution de cet ordre ; il avoit été grand maître des cérémonies comme ses pères, pour qui Henri III fit cette charge. Fort de la cour et du grand monde, extrêmement galant, et avec grand bruit, qui fit chasser Mlle de Tonnerre de la chambre des filles de Madame la Dauphine (voyez tome VI, p. 240, note 12). Il avoit bien servi et eut toujours beaucoup d’amis ; c’étoit un grand homme fort bien fait, avec beaucoup d’esprit et fort orné, mais un esprit trop libre, qui n’étoit pas fait pour la cour de Louis XIV. Aussi s’en dégoûta-t-il et se retira-t-il à Paris, en espèce de philosophe, où il épousa une Simiane, veuve d’un autre Simiane, dont il ne laissa qu’une fille, qui n’eut point d’enfants du prince d’Isenghien... Rhodes mourut avant la vieillesse (en 1706), mais rongé de la goutte depuis fort longtemps. »