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1680 d’Oldenbourg[1], au fond de l’Allemagne, vous devra en Provence sa réconciliation avec sa mère. À propos de mère, j’attendois mon fils, parce que Corbinelli, en me disant que son procès l’a retenu, me disoit que mon fils me diroit[2] le détail de ses raisons. Je croyois donc le voir à tout moment dans ces bois[3] ; mais devinez ce qu’il a fait. Il a traversé je ne sais par où, et enfin s’est trouvé à Rennes, où il me mande qu’il sera jusqu’au départ de M. de Chaulnes. Il me paroît qu’il a voulu faire cette équipée pour Mlle de Tonquedec ; il sera bien embarrassé, car Mlle de la Coste[4] n’en jette pas sa part aux chiens : le voilà donc entre l’orge et l’avoine ; mais la plus mauvaise orge et la plus mauvaise avoine qu’il pût jamais trouver. Il n’est pas content[5]. Que voulez-vous que j’y fasse, ma pauvre chère ? c’est en ces occasions que je suis résignée. Plût à Dieu que Monsieur d’Évreux voulût honorer de sa belle présence cette solitude ! si mon fils y est, j’espérerois qu’il ne s’ennuieroit pas pour quelques jours.

Je trouve le Coadjuteur admirable[6] de parler avec tant

  1. 28. Notre manuscrit donne d’Oltembourg, de manière qu’on peut douter si Mme de Sévigné a voulu écrire d’Altenbourg ou d’Oldenbourg, deux noms qui conviennent également au mari de Mlle de la Trémouille. Voyez tome VI, p. 375, note 5.
  2. 29. « M’apprendroit. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  3. 30. Les mots : « dans ces bois, » manquent dans le texte de 1754.
  4. 31. Voyez la lettre du 25 octobre 1679, tome VI, p. 66, et celle du 17 novembre 1688. — Les éditions de Perrin ne donnent que les initiales T** et la C**.
  5. 32. Ce petit membre de phrase manque dans les deux éditions de Perrin ; celle de 1737 n’a pas non plus ce qui suit, jusqu’à la fin de l’alinéa, dont la dernière phrase manque aussi dans le texte de 1754, qui le termine ainsi : « Que voulez-vous que j’y fasse ? c’est en pareil cas que je suis toujours résignée. »
  6. 33. « Le Coadjuteur est admirable. » (Édition de 1737.)