1684 pas proposé par Mme d’Uzès[1] ? J’approuve bien de supprimer les étrennes, c’est de l’argent jeté ; celles que vous me donnerez, ma chère Comtesse, sont inestimables, et viennent d’un cœur qu’on ne peut trop aimer ni admirer. Je suis si persuadée de la sincérité de vos souhaits pour ma santé et pour ma vie, que je ménage l’une et l’autre comme un bien qui est à vous, et que je ne puis altérer sans vous faire une injure ; il y a bien peu de gens dans le monde de qui une mère puisse avoir cette persuasion : vous voyez donc, ma chère enfant, que vous ne perdez rien de vos héroïques et tendres sentiments. Il vous faudroit vraiment cent mille écus, comme au comte de Fiesque[2] ; mais ce ne seroit pas encore assez. Je mandois l’autre jour que je plaindrois plus le comte de Fiesque quand il les auroit, que je ne le plains quand il est à pied enveloppé dans son honnête pauvreté. Vous me dites une étrange aventure de Termes : la vie de cet homme est une extraordinaire chose ; on me mande pourtant que le Roi n’a pas trouvé bon
- ↑ 4. Sans doute la fille unique du duc de Montausier. Voyez tome II, p. 146, note 8, et ci-après, p. 436.
- ↑ 5. Jean-Louis-Marie, comte de Fiesque, à qui le Roi fit payer par les Génois cent mille écus pour des prétentions qu’il avoit contre eux. (Note de Perrin.) Voyez le Journal de Dangeau au 7 novembre 1684.
de Mlle de la Valette, fille de la duchesse de Navailles. On lit dans le Journal de Dangeau : « On sut que Mlle de la Valette, dernière fille de Mme de Navailles, avoit déclaré qu’elle vouloit épouser son cousin, M. de Laurière, et que la mère étoit fort mécontente et de sa fille et du garçon, qui est son neveu à la mode de Bretagne. » (Lundi 11 décembre 1684.) — « Le soir Mme de Navailles vint ici, et Madame la Dauphine la pria, après son souper, d’entrer dans son cabinet, et lui parla si obligeamment et si fortement qu’enfin elle la fit consentir que M. le marquis de Laurière songeât à épouser Mlle de la Valette, sa fille ; il y a déjà longtemps que la demoiselle et le cavalier s’entr’aiment ; Madame la Dauphine a fait cette démarche-là pour obliger M. de Montausier, de qui M. de Laurière est neveu. » (Mardi 7 mai 1686.)