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1684 Voilà de grandes affaires en Savoie.[1] Je ne puis croire que le Roi n’ait point pitié de Madame de Bade[2], quand elle lui représentera l’âge de sa mère[3], qu’elle laisse abandonnée de tous ses enfants ; je ne croirai point qu’elle parte que sa mère ne soit partie ; il est vrai que cette

    de plus pressé que de courir à Versailles, et de raconter à ses amis ce qu’il avait vu. Louvois, dont il était le neveu, lui fit une forte réprimande de cette excessive indiscrétion ; le Roi le blâma, et le marquis de Villequier se vit délaissé par tout le monde, excepté par la jeunesse, qui consultait plutôt l’amitié que la politique. Il paraît que la duchesse d’Aumont prit le parti de tout nier, et que le marquis, pour obtenir son pardon, finit par déclarer qu’il s’était trompé. Voici ce qu’on lit dans le Journal de Dangeau (27 mars 1685) : « M. de Villequier obtint de M. le duc d’Aumont son père la permission de le voir, et on le présenta ensuite à la duchesse d’Aumont sa belle-mère ; il avoit été raccommodé quelques jours auparavant avec son oncle l’archevêque de Reims, et ce fut lui qui le présenta à M. et Mme d’Aumont. » (Note de l’édition de 1818.)

  1. 6. Le prince de Carignan, allié par sa mère à la maison de Bourbon, venait d’épouser, sans le consentement du Roi et sans la participation apparente du duc de Savoie, Angélique-Catherine d’Este de Modène. Ce mariage contrariait les vues de Louis XIV, qui avait dessein de le marier avec une princesse de sa famille. La marquise de Bade, sœur du prince, fut reléguée à Rennes, comme ayant donné à sa mère, la princesse de Carignan douairière, des conseils opposés aux vues de la cour, et cette dernière eut défense de se présenter devant le Roi. (Journal de Dangeau, 17 et 19 novembre 1684.) La princesse de Carignan et la princesse de Bade furent rappelées à la cour, où elles reparurent, d’après Dangeau, le 2 juillet 1688. Voyez le Journal de Dangeau à cette date. (Note de l’édition de 1818.)
  2. 7. Louise-Chrétienne, fille de Thomas de Savoie, prince de Carignan, et de Marie de Bourbon Soissons, veuve, depuis le 8 octobre 1669, de Ferdinand-Maximilien, marquis de Bade. Elle n’eut qu’un fils, Louis-Guillaume, né à Paris le 8 avril 1655, qui succéda à son grand-père en 1677. Elle fut rappelée, d’après Dangeau, le 26 novembre 1685, à la demande du comte de Soissons ; mais il paraît qu’elle ne revint pas tout de suite à la cour (voyez la note 6) ; elle mourut le 7 juillet 1689.
  3. 8. La princesse de Carignan était alors dans sa soixante-dix-neuvième année.