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1684 particulière pour vous, pour l’amour de moi ; je vous promets la même chose[1].

Il y a quinze jours que nous ne songeons pas qu’il y ait ici des allées et des promenades, tant le temps est effroyable : je ne suis plus en humeur de me promener tous les jours[2] ; j’ai renoncé à cette gageure, et je demeure fort bien dans ma chambre à travailler à la chaise de mon petit Coulanges. Ne[3] vous représentez donc point votre bonne avec sa casaque et son bonnet de paille, mouillée jusqu’au fond ; point du tout, je suis comme une demoiselle au coin de mon feu. Je n’y avois point appris le mariage de Mlle Courtin[4], et j’ai prié Corbinelli, qui ne m’écrit plus, de me mander s’il est vrai que le fils du président Nicolaï épouse cette grande héritière, Mlle de Rosambo, qui est à Rennes[5] ; je ne sais rien, et je ne m’en soucie guère. Je reçois des souvenirs très-aimables de M. de Lamoignon : il me regrette, et il

  1. 30. « Il faut en demeurer d’accord ; ayons donc, ma chère enfant, une attention particulière pour nous épargner autant qu’il sera possible ces sortes de chagrins. » (Édition de 1754.)
  2. 31. Les mots tous les jours manquent dans le texte de 1754.
  3. 32. Cette phrase n’est pas non plus dans le texte de 1754.
  4. 33. On lit dans le Journal de Dangeau, à la date du 2 novembre 1684 : « On apprit ce jour-là le mariage de Mlle Courtin, à qui son père donne cent dix mille livres argent comptant ; elle épouse un Breton, conseiller au grand conseil, fils de M. de la Vitré ; il portoit le nom de comte de Rochefort, parce que son père avoit acheté le comté de Rochefort de M. d’Elbeuf ; M. Courtin lui a fait quitter le titre de comte. » Ce qui suit Mlle Courtin jusqu’à : « je ne sais rien, » manque dans l’édition de 1754.
  5. 34. Cette nouvelle était fausse. Jean-Aymar Nicolaï, marquis de Goussainville, seigneur d’Ivor, reçu premier président à la chambre des comptes le 5 mars 1686, épousa en juin 1690 Marie-Catherine le Camus, fille du lieutenant civil et nièce du cardinal. Resté veuf en 1696, il se remaria en 1705 avec Françoise-Élisabeth dé Lamoignon, sœur du marquis de Bâville, et mourut le 6 octobre 1737. Sur son père, voyez tome, p. 457, note 12.