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J’écris à mon marquis ; mais il me semble que vous devez être à Fontainebleau ; je l’adresse à la Colm.[1]
Suscription : Pour ma bonne.
941. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN[2].
Aux Rochers, mercredi 15e novembre.
J’ai envie, ma chère bonne, de commencer à vous répondre par la lettre que m’a écrite le maréchal d’Estrades ; il me conte[3] si bonnement et si naïvement toutes les questions que vous lui avez faites sur mon sujet, et je vois si bien tout l’intérêt que votre amitié vous fait
- ↑ 32. Ces mots : « je l’adresse à la Colm, » ont été omis dans toutes les éditions antérieures. — Colm, Colme est une abréviation de divers noms de saints : Colmocus, Columbus, Columba. Voyez le Martyrologe universel de M. Chastellain. — Au lieu de la Colm, on pourrait être tenté de lire la Colin, en supposant que le point sur l’i a été oublié.
- ↑ Lettre 941. — 1. Cette lettre a été revue sur l’autographe pour l’édition de 1818.
- ↑ 2. Dans l’édition de 1754 : « J’ai reçu une lettre du maréchal d’Estrades, qui me conte, etc. » — Godefroi, comte d’Estrades, fils de François, seigneur d’Estrades, et de Suzanne de Secondat, « si capable dans son métier, dit Saint-Simon (tome IX, p. 44 et suivantes), et si célèbre par le nombre, l’importance et le succès de ses négociations, et qui mourut en 1686, en février, à soixante-dix-neuf ans, gouverneur de M. le duc de Chartres. » Né à Agen en 1607, le comte d’Estrades fut ambassadeur extraordinaire en Angleterre en 1661, en Hollande en 1672, maréchal de France le 30 juillet 1675, et signa la paix de Nimègue en 1678. Il avait été fait en 1685 gouverneur du duc de Chartres. Il a laissé des mémoires très-estimés. Il avait épousé en premières noces Marie du Pin de l’Allier, morte en janvier 1662, et en secondes noces Marie d’Aligre, veuve du maître des requêtes Michel de Vertamont, et fille du chancelier Étienne d’Aligre II, morte le 2 février 1724, à l’âge de quatre-vingt-onze ans.
