ble ; elle revenoit d’ici et de Vitré ; elle est expirée en trois jours d’une vapeur de fille ; on l’a toujours saignée du bras : cela peut figurer avec Mme de Cœuvres. Adieu, très-parfaitement aimée : je baise le rhétoricien[1], que je défie, malgré sa rhétorique, de me persuader que je ne l’aime pas fort tendrement.
938. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
Je m’attendois bien, ma bonne, que vous iriez bientôt à Gif[3] ; ce voyage étoit tout naturel : j’espère bien que vous m’en direz des nouvelles, et de l’effet de cette retraite pour le mariage et l’opiniâtreté de M. de Montausier[4] à demander des choses inouïes. Tout ce qui se passe à l’hôtel de Carnavalet est mon affaire plus ou moins, selon que vous y prenez intérêt[5]. Vous me parlez si tendrement de la peine que vous fait toujours mon absence[6], qu’encore que j’en sois fort touchée, j’aime
- ↑ 10. Le marquis de Grignan son petit-fils. (Note de Perrin.)
- ↑ Lettre 938. — 1. Cette lettre a été revue sur l’autographe pour l’édition de 1818, et collationnée une seconde fois depuis. Cette seconde collation a permis de rectifier en deux ou trois endroits le texte de 1818. — L’original est daté du mercredi 5e octobre ; mais le 5 octobre de l’année 1684 était un jeudi.
- ↑ 2. « Je m’attendois bien que vous ne tarderiez pas d’aller à Gif. » (Édition de 1754.)
- ↑ 3. « J’espère aussi que vous m’en direz des nouvelles, et de l’effet de cette retraite, et du mariage, et de l’opiniâtreté de M. de Montausier, etc. » (Ibidem.)
- ↑ 4 « est plus ou moins mon affaire selon l’intérêt que vous y prenez. »
- ↑ 5. « De la peine que mon absence vous cause toujours. » (Ibidem.)