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fait, et c’est l’ouvrage de Mme de Maintenon, qui s’est souvenue fort agréablement de l’ancienne amitié de M. de Beuvron et de Mme d’Arpajon pour elle, du temps qu’elle étoit Mme Scarron..

La jeune duchesse de Ventadour[1] est dame d’honneur de Madame : la jeunesse n’a point fait de tort à celle-là ; elle fait les délices du Palais-Royal ; Monsieur en a parlé comme s’il étoit honoré qu’elle eût bien voulu cette place.

Enfin notre ami a si bien fait à force de raisonner, de conclure, d’écrire, et de philosopher, que M. de Bussy perdit hier son procès tout du long et tout du lé. Sa fille, obligée de reconnoître le mari et l’enfant, et condamnée à donner cent francs d’aumônes[2]. Ce procès mettra notre ami en vogue. Bussy bondit dans les nues, sa fille est forcenée dans son lit. Dieu l’a ainsi réglé de toute éternité. Amen.

La M. de Sévigné.

1684

929. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À CHARLES DE SÉVIGNÉ.

À Paris, ce 5e août.

Il faut qu’en attendant vos lettres, je vous conte une fort jolie petite histoire. Vous avez regretté Mlle de ****[3] ;

  1. 10. Voyez tome II, p. 48 note 10.
  2. 11. L’arrêt qui condamna Bussy et Mme de Coligny est du 13 juin 1684 (voyez cet arrêt imprimé dans l’Appendice du tome VI de la Correspondance de Bussy, p. 618 et suivantes). Ainsi la lettre de Mme de Grignan a été écrite le 13 juin, et l’apostille de Mme de Sévigné est du lendemain. (Note de l’édition de 1818.)
  3. Lettre 929. — 1. Jeanne-Françoise de Garaud, fille de Georges de Garaud de Durandi, seigneur de Donneville, etc., président à mortier au parlement de Toulouse, et de Marthe de Caminade. Elle