non ? Notre bon abbé se porte à merveilles ; il vous fait des compliments très-sincères. Ma fille, ses belles-filles, le Coadjuteur même, tout cela se réveille à votre nom, et vous demande la continuation d’un souvenir qui leur est agréable. Voilà ce qui me restoit à vous dire, Monsieur, en vous demandant pour moi ce que je demande pour les autres.
1684
928. — DE MADAME DE GRIGNAN ET DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU PRÉSIDENT DE MOULCEAU.
On m’a mandé de Languedoc que j’y avois un procès, que l’on y poursuivoit vivement M. de Grignan, et que les commissaires étoient d’étranges gens. Je les ai bien maudits, Monsieur, et puis j’ai su que vous étiez un des plus importants : c’est donc vous à qui j’ai donné tant de malédictions, et vous auprès de qui j’ai cherché des protections pour adoucir votre rigueur, et faire entendre la justice de ma cause. C’est à M. d’Argouges[1] à qui j’ai l’obligation d’avoir appris que ce commissaire odieux et ce M. de Monceaux[2] tant estimé n’étoient qu’un. Toute la colère allumée contre le premier a disparu à ce nom, et les armes me sont tombées de la main comme celles d’Arcabonne quand elle reconnoit Amadis[3]. C’est à M. de Monceaux à qui s’adresse cette citation de l’opéra ;
- ↑ Lettre 928 (revue sur l’autographe). — 1. Probablement le conseiller d’État.
- ↑ 2. C’est ainsi que ce nom est écrit dans l’autographe.
- ↑ 3. L’enchanteresse Arcabonne veut venger sur Amadis la mort de son frère ; elle est sur le point de l’immoler lorsqu’elle reconnaît en lui le chevalier qui lui a sauvé la vie. Voyez la scène IV du IIIe acte de l’opéra d’Amadis, représenté pour la première fois le 15 février 1684. (Note de l’édition de 1818.)