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1683 fus aussi surprise et aussi trompée qu’il est possible. Ne faites nul mauvais usage de tout ceci ; mais dites-moi d’où peut venir cette aigreur si contraire à vos sentiments ? On reparla encore de ce pauvre billet que vous m’écrivîtes quand vous mourûtes[1] : je le soutins conforme à notre amitié ; on me la disputa, je la maintins ; on se moqua de moi et de ma naïveté, et il sembloit que l’on n’en voulût reconnoître aucune que celle dont l’ancienneté vouloit exclure toutes autres. J’ai voulu vous conter tout cela ; mais

Ne me brouillez point avec la République[2].

Vous aurez su la triste aventure de ce pauvre petit chevalier de Guerchy[3]. On ne parle que de voyages ; et nous-mêmes, à l’imitation des puissances, nous prenons des mesures pour Provence et Bretagne. Cette séparation me trouble et m’afflige plus que je ne puis vous le dire. Mandez-moi, mon cher Monsieur, de vos nouvelles, si vous avez votre aimable moitié, et comme vous vous trouvez de ce beau coup d’épée que vous avez fait, en vous ôtant tout votre plaisir et votre amusement, en séparant de vous mes petites amies. Votre santé est-elle parfaite ? Songez-vous à venir à Paris ? Dites-moi aussi un petit mot de mes affaires. Êtes-vous toujours dans le même raisonnement politique, qui vous fit préférer le receveur au fermier ? J’attends des lettres de Boucard, et de l’argent de la Maison. Notre bon abbé vous embrasse, et moi, en vérité, de tout mon cœur.

    ments de pénitence et d’eucharistie étaient dédiées à Mme de Longueville. Trouvé n’avait pas encore vingt-quatre ans lorsqu’il les publia, et n’était pas encore entré dans le sacerdoce.

  1. 6. Voyez la lettre du 12 janvier précédent, p. 207.
  2. 7. Vers de Nicomède, acte II, scène III.
  3. 8. Sans doute un petit-fils de la comtesse de Fiesque.