Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


en cette vie ! et que nous entendons mal nos intérêts de nous y attacher si fortement ! J’ai envoyé votre lettre à notre ami : nous ne savions ce que vous étiez devenu ; mais, Dieu merci, vous étiez occupé fort honorablement ; je m’en réjouis.


1682

901. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CORBINELLI AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Sur ce que je me plaignis à ma fille de Sainte-Marie de ce qu’ayant reçu des compliments de tous mes parents et amis sur le mariage de ma fille de Rabutin avec le marquis de Montataire, Mme de Sévigné seule ne m’avoit point écrit, j’en reçus cette lettre.
À Paris, ce 23e décembre 1682.

de madame de sévigné.

Si l’on vous faisoit, mon très-injuste cousin, aussi peu de justice que vous m’en faites, je ne vous conseillerois pas de revenir à Paris. Vous me jugez témérairement : vous dites que je ne vous ai point écrit sur le mariage de ma nièce[1]. J’espère bien que notre ami,[2] avec son droit et sa justesse d’esprit, vous fera voir la conséquence de ces sortes d’arrêts sur l’étiquet[3] du sac. Sachez donc, mon beau Monsieur[4], pour vous confondre, que je vous

  1. Lettre 901. — 1. Voyez tome IV, p. 508, note 15. — Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « Vous me jugez témérairement : vous dites en l’air que je n’ai pas voulu hasarder ma réponse ; et bon, bon, voilà justement comme il faut juger. J’espère bien, etc. »
  2. 2. Corbinelli.
  3. 3. C’est ainsi que Bussy écrit ce mot. Furetière, tout en adoptant l’orthographe étiquette, mentionne celle d’étiquet.
  4. 4. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale il y a simplement : « Monsieur. »