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1681 M. de Feuquières[1] et une du marquis de Pianès[2], qui le traitent de monseigneur[3], ayant été lieutenants généraux d’armée, et Feuquières ambassadeur de plus.

J’ai dit au maréchal d’Estrées tous ceux de ses confrères qui vous répondoient, vous ne les traitant que de monsieur mais enfin[4] ne peut-on point savoir comme en doivent user ceux qui ont les mêmes dignités que vous avez eues ? Non, rien ne se décide en France, tout se tourne en chicane et en prétentions. Que chacun les garde, mon cher cousin, et que les plus sages évitent de se faire des ennemis, ou de perdre leurs amis. Pour vous, vous avez tant de raisons et tant de gens de votre côté, que votre bon droit ne peut jamais périr.

  1. 4. Isaac de Pas, marquis de Feuquières, mort en 1688, après avoir eu plusieurs ambassades, entre autres celles de Suède, où il résida dix ans. Moréri ne dit pas qu’il eût été en Danemark et lui donne le titre de lieutenant général des armées du Roi : Bussy (voyez sa réponse) a pu se tromper. Isaac était père d’Antoine, l’auteur des Mémoires, et de François, comte de Rebenac, qui fut envoyé en Danemark et ailleurs (voyez tome VI, p. 245, 246, note 32, et le Journal de Dangeau, tome II, p. 119 et 120).
  2. 5. Charles-Emmanuel-Philibert de Simiane, marquis de Livorne, et de Pianezze sans doute depuis la mort de son père (1677). Voyez tome IV, p. 411, note 27. Il avait épousé en 1659 une sœur du prince de Monaco (morte en 1694). Son père avait été principal ministre du duc de Savoie ; il remplit également de hautes charges en Piémont. Dangeau nous apprend (tome II, p. 10) qu’il était depuis peu, en janvier 1687, sorti de prison en Savoie, et songeait, croyait-on, « à se raccommoder avec la France. » On voit par un autre passage du Journal (tome IV, p. 204) qu’il était en 1692 l’un des ministres du duc.
  3. 6. « Qui le traitent de monseigneur sans balancer. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  4. 7. « J’ai fort conté au maréchal d’Estrées ceux qui vous répondoient aussi sans balancer ; mais enfin, etc. » (Ibidem.) À la ligne suivante, on lit dans le même manuscrit : « ceux qui ont eu les mêmes dignités. » Non y est omis en tête de la phrase qui vient après.