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Vous trouverez encore ici la belle Madelonne et le bon Corbinelli ; venez donc vitement, car mon dîner est tout prêt, et

Vous comprenez bien
Qu’un dîner réchauffé ne valut jamais rien.

C’est le Lutrin qui nous apprend cette grande vérité[1].


884. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Six jours après que j’eus écrit cette lettre, je reçus celle-ci de Mme de Sévigné[2].
À Paris, ce dernier de juin 1681.

Voilà la réponse du maréchal d’Estrées[3] ; il m’a dit mille honnêtetés sur votre ancienne amitié, mais je crois que vous jugerez comme moi qu’elle est d’une trop bonne trempe, pour avoir besoin d’être cultivée par le commerce des lettres ; ainsi vous conserverez sans peine cet ancien ami. Il y a des gens qui les gâtent : j’ai vu, ce qui s’appelle j’ai[4]vu, de mes deux yeux une lettre de

  1. 5. Gilotin dans le Ier chant du Lutrin, vers 103 et 104, dit au prélat :

    Reprenez vos esprits et souvenez-vous
    Qu’un dîner réchauffé ne valut jamais rien.

  2. Lettre 884 — 1. Le Manuscrit de la Bibliothèque impériale ajoute : « avec une réponse du maréchal d’Estrées ».
  3. 2. Voyez cette lettre dans la Correspondance de Bussy, tome V, p. 283.
  4. 3. J’ai est ainsi répété dans les deux manuscrits autographes. Orgon dit à Mme Pernelle dans le Tartuffe (acte V, scène III) :

    Je l’ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu,
    Ce qu’on appelle vu.