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1680 son remède devant lui, et lui confie la santé de Monseigneur. Pour Madame la Dauphine, elle est déjà mieux ; et le comte de Gramont disoit hier au nez de Daquin :

Talbot est vainqueur du trépas[1] ;
Daquin ne lui résiste pas ;
La Dauphine est convalescente :
Que chacun chante, etc.

On ne parle à la cour que de cela. Le chevalier me conta mille choses qui sont fort amusantes, et qui ne s’écrivent point. Je vous assure que c’est un grand avantage que d’être placé en ce pays-là, et que cela donne une familiarité et des occasions qu’on ne trouve point quand on s’en retire. Je ne sais point vos desseins ; mais nous voyons que M. de Vendôme n’est pas fort pressé d’arriver en Provence : il est encore à Orléans, où il court le cerf ; il veut s’arrêter à Lyon ; et s’il faut que M. de Grignan soit à l’assemblée, comme je le crois, et qu’il vous renvoie votre carrosse, vous voilà dans le mois de janvier ; et peut-on vous aimer, et envisager votre voyage en ce temps-là ? Je pense qu’il faut toujours mettre la santé avant toutes choses : nous sommes encore étrangement blessés de votre retour au mois de mai ; il n’y a qu’un dom courrier[2] qui puisse soutenir ces fatigues ; je suis persuadée que vous en connoîtrez l’impossibilité ; mais pourquoi le penser et le dire ? Enfin c’est se ruiner que de faire tant de dépenses de louage de maison,

    médecin de Madame, l’avait découvert de son côté, mais qu’il se servait d’eau, et les autres de vin, pour l’infuser.

  1. 5. Parodie du chœur de la 1re scène du Ve acte d’Alceste. Coulanges en avait fait d’autres parodies. Voyez tome IV, p. 175, 308 et 309.
  2. 6. Toussaint de Forbin Janson, ancien évêque de Marseille, alors évêque de Beauvais. (Note de l’édition de 1818.) ou peut-être le bel abbé : voyez la lettre du 1er septembre précédent, p. 50.